samedi 4 août 2007

Le pouvoir du moment présent




des extraits du livre " Le pouvoir du moment présent" de ECKHART TOLLE



Remarque : Ce livre relève plus de la spiritualité en général que du Bouddhisme en particulier, c'est un "guide spirituel".



Pour  trouver la véritable richesse il faut se tourner vers l'intérieur

(...)Ceux qui n'ont pas trouvé leur véritable richesse, c'est-à-dire la joie radieuse de l'Être et la paix
profonde et inébranlable qui l'accompagnent, sont des mendiants, même s'ils sont très riches sur le plan matériel. Ils se tournent vers l'extérieur pour récolter quelques miettes de plaisir et de satisfaction, pour se sentir confirmés, sécurisés ou aimés, alors qu'ils abritent en eux un trésor qui non seulement recèle toutes ces choses, mais qui est aussi infiniment plus grandiose que n'importe quoi que le monde puisse leur offrir...

J'affectionne la définition simple que donne Gautama le Bouddha de l'illumination : il affirme que c'est « la fin de la souffrance ». 

Cela n'a rien de surhumain, n'est-ce pas ? Bien sûr, comme telle, cette définition est incomplète, car elle exprime seulement ce que l'illumination n'est pas, c'est-à-dire qu'elle n'est pas souffrance. 

Mais que reste-t-il quand il n'y a plus de souffrance ? Bouddha garde le silence là-dessus et son silence sous-entend que c'est à vous de le découvrir. Il retient une définition par la négative afin que le « mental » ne puisse pas en faire une croyance ou un accomplissement surhumain, un objectif qu'il vous soit impossible à atteindre. Malgré cette précaution de la part de Bouddha, la majorité des bouddhistes croient encore que l'illumination est l'apanage de Bouddha et non le leur, du moins pas dans cette vie-ci.


L'incapacité à s'arrêter de penser est une véritable souffrance

C'est l'identification au « mental », car celle-ci amène la pensée à devenir compulsive. L'incapacité à s'arrêter de penser est une épouvantable affliction. Nous ne nous en rendons pas compte parce que presque tout le monde en est atteint : nous en venons à la considérer comme normale. Cet incessant bruit mental vous empêche de trouver ce royaume de calme intérieur qui est indissociable de l'« Être ». Ce bruit crée également un faux moi érigé par l'ego qui projette une ombre de peur et de souffrance sur tout.

Le philosophe français Descartes a cru avoir découvert la vérité la plus fondamentale quand il fit sa célèbre déclaration : « Je pense, donc je suis. » Il venait en fait de formuler l'erreur la plus fondamentale, celle d'assimiler la pensée à l'être et l'identité à la pensée.


Vous n'utilisez pas votre mental, c'est lui qui se sert de vous

Le mental est un magnifique outil si l'on s'en sert à bon escient. Dans le cas contraire, il de-vient très destructeur. Plus précisément, ce n'est pas tant que vous utilisez mal votre
« mental » ; c'est plutôt qu'en général vous ne vous en servez pas du tout, car c'est lui qui se sert de vous. 

Et c'est cela la maladie, puisque vous croyez être votre mental. C'est cela l'illusion. L'outil a pris possession de vous.... Le mental se sert de vous et vous vous êtes inconsciemment identifié à lui. Par conséquent, vous ne savez même pas que vous êtes son esclave.

(..) Le mental comprend également vos émotions ainsi que tous les schèmes réactifs inconscients mettant en rapport pensées et émotions. 

Les émotions naissent au point de rencontre du corps et du mental. Une émotion est la réaction de votre corps à votre mental, ou encore le reflet de votre mental dans le corps. Par exemple, une pensée agressive ou hostile crée dans le corps une accumulation d'énergie que nous appelons colère. Le corps s'apprête à se battre. La pensée d'être menacé physiquement ou psychologiquement occasionne une contraction dans le corps. 

C'est l'aspect physique de ce que nous appelons la peur. Les recherches ont prouvé que les émotions fortes peuvent même modifier la biochimie du corps. Ces modifications biochimiques constituent l'aspect physique ou matériel de l'émotion. Bien sûr, vous n'êtes généralement pas conscient de tous vos schèmes de pensée et ce n'est souvent qu'en observant vos émotions que vous pouvez les amener à la conscience.


Plus vous vous identifiez à vos pensées, plus la souffrance sera grande

Plus vous vous identifiez à vos pensées, à vos goûts, à vos jugements et à vos interprétations, c'est-à-dire moins vous êtes présent en tant que conscience qui observe, plus grande sera la charge émotionnelle. Et ceci, que vous en soyez conscient ou non.

Selon Gautama le Bouddha, la douleur et la souffrance naissent du désir ou des compulsions et pour s'en libérer, il faut éliminer la subordination au désir.

La plus grande partie de la souffrance humaine est inutile. On se l'inflige à soi-même aussi longtemps que, à son insu, on laisse le mental prendre le contrôle de sa vie.

La souffrance que vous créez dans le présent est toujours une forme de non-acceptation, de résistance inconsciente à ce qui est

Sur le plan de la pensée, la résistance est une forme de jugement. Sur le plan émotionnel, c'est une forme de négativité. 


Le mental cherche toujours à nier le moment présent et à s'en échapper

L'intensité de la souffrance dépend du degré de résistance au moment présent, et celle-ci, en retour, dépend du degré d'identification au mental. Le mental cherche toujours à nier le moment présent et à s'en échapper. Autrement dit, plus on est identifié à son mental, plus on souffre. 

On peut également l'énoncer ainsi : plus on est à même de respecter et d'accepter le moment présent, plus on est libéré de la douleur, de la souffrance et du mental.

La peur semble avoir bien des causes : une perte, un échec, une blessure, etc. Mais en définitive, toute peur revient à la peur qu'a l'ego de la mort, de l'anéantissement. 

Pour l'ego, la mort est toujours au détour du chemin. Dans cet état d'identification au mental, la peur de la mort se répercute sur chaque aspect de votre vie. 

Par exemple, même une chose apparemment aussi insignifiante et « normale » que le besoin compulsif d'avoir raison et de vouloir donner tort à l'autre - en défendant la position mentale à laquelle vous vous êtes identifié - est due à la peur de la mort. 

Si vous vous identifiez à cette position mentale et que vous ayez tort, le sens de votre moi, qui est fondé sur le mental, est sérieusement menacé d'anéantissement. En tant qu'ego, vous ne pouvez alors vous permettre d'avoir tort, puisque cela signifie mourir. Cet enjeu a engendré des guerres et d'innombrables ruptures. Lorsque vous vous serez désidentifié de votre mental, avoir tort ou raison n'aura aucun impact....


Le temps n'est pas précieux puisqu'il est une illusion

Le temps n'est pas précieux du tout puisqu'il est une illusion. Ce que vous percevez comme tel n'est pas le temps lui-même, mais ce point qui est en dehors du temps, soit le présent. 

Et l'instant présent est certainement précieux. Plus vous êtes axé sur le temps, c'est-à-dire le passé et le futur, plus vous ratez le présent, la chose la plus précieuse qui soit. Et pourquoi l'est-elle ? Parce qu'elle est l'unique chose qui soit. Parce que c'est tout ce qui existe. L'éternel présent est le creuset au sein duquel toute votre vie se déroule, le seul facteur constant. 

La vie, c'est maintenant. Il n'y a jamais eu un moment où votre vie ne se déroulait pas « maintenant » et il n'y en aura d'ailleurs jamais. Par ailleurs, l'instant présent est l'unique point de référence qui puisse vous transporter au-delà des frontières limitées du mental. Il est votre seul point d'accès au royaume intemporel et sans forme de l'Être.

Les maîtres spirituels de toutes les traditions font de l'instant présent la clé d'accès à la dimension spirituelle, et ce, depuis toujours.

 Malgré cela, il semble que leur message soit resté lettre morte. On ne l'enseigne certainement pas dans les églises et les temples. Si vous entrez dans une église, vous entendrez peut-être de telles phrases lues dans l'Évangile : « N'ayez aucune pensée pour le lendemain, il prendra soin de lui-même » ou « Quiconque met la main à la charrue et re-garde en arrière ne mérite pas le royaume de Dieu ». Ou bien encore entendrez-vous le passage sur les magnifiques fleurs qui ne se préoccupent pas du lendemain mais qui vivent avec grâce dans l'éternel présent et reçoivent en abondance de Dieu ce dont elles ont besoin. 

Néanmoins la profondeur et la nature radicale de ces enseignements ne sont pas reconnues. Personne ne semble réaliser que ceux-ci sont censés être vécus pour engendrer une profonde transformation intérieure.....

(...) quand le mental se met à régir tous les aspects de votre vie, y compris vos relations avec d'autres êtres humains et avec la nature, il devient un monstrueux parasite qui, si on ne le surveille pas, peut bien finir par éliminer toute vie sur cette planète et lui-même par la même occasion en tuant son hôte.

(...) brisez la vieille habitude qui vous fait nier le moment présent et y résister. Exercez-vous à soustraire votre attention du passé et du futur quand la nécessité ne se présente pas. Sortez de la dimension temporelle autant que vous le pouvez dans le quotidien. 

Si vous éprouvez de la difficulté à accéder directement à l'instant présent, exercez-vous d'abord en observant la tendance habituelle de votre mental à vouloir fuir le moment présent. 

Vous constaterez qu'il imagine en général le futur comme étant meilleur ou pire que le présent
Dans le premier cas, il vous donne de l'espoir et du plaisir par anticipation. 
Dans le deuxième cas, il crée de l'anxiété. 

Chaque fois, il s'agit pourtant d'une illusion. 


En vous observant vous-même, vous pouvez automatiquement devenir plus présent dans votre vie. 

Dès l'instant où vous prenez conscience que vous n'êtes plus présent, vous l'êtes. Chaque fois que vous pouvez observer votre mental, vous n'êtes plus pris à son piège. 

Un autre facteur est entré en jeu, quelque chose qui n'appartient pas au mental, la présence-témoin. Soyez présent en tant qu'observateur de votre mental, c'est-à-dire de vos pensées, de vos émotions et de vos réactions dans diverses situations. 

Accordez au moins autant d'attention à vos réactions qu’à la situation ou à la personne qui vous fait réagir. Remarquez aussi la répétitivité avec laquelle votre attention se fixe sur le passé ou le futur. Ne jugez pas et n'analysez pas ce que vous observez. 

Regardez la pensée, sentez l'émotion, surveillez la réaction. N'en faites pas une problématique. Vous sentirez alors quelque chose de plus puissant que n'importe lequel de vos sujets d'observation : la présence calme qui observe de derrière le contenu du mental, le témoin silencieux. (...) 



1 commentaire:

Denyse a dit…

Bonjour
Merci de citer ce livre d'Eckhart Tolle, qui n'est pas bouddhiste, mais qui nous transmet si bien, et avec amour, l'essen..(ce..)tiel de l'endroit où il est arrivé - c'est-à-dire l'éveil, la rive où tout est clair. Merci à lui de nous faire partager sa découverte pour nous aider à parcourir ce chemin qui ne parle pas de spiritualité, mais qui est spirituel. Merci à cet être de coeur - cette magnifique vertu essentielle, de laquelle tout découle.
Puissent tous les êtres parcourir ce chemin d'amour .. à travers les difficultés, comme lui-même l'a parcouru. Puissions-nous tous grandir.
Denise