vendredi 19 octobre 2007

Birmanie ce n'est pas fini...

Mise à jour au 21 octobre



"tout comme le vaste océan n'a qu'un seul goût, le goût du sel, de la même manière mon enseignement n'a qu'un seul goût,
le goût de la liberté"
le Bouddha






-Avant dernier message : Un moine peut-il manifester?

- Tous les messages de ce blog sur la Birmanie : Plan détaillé

- Naissance d'un site sur le bouddhisme engagé : Karuna, la compassion en action :
Ce site se propose de faire un lien entre toutes les informations, pétitions et actions non violentes engagées (dans le Monde) pour le bien de tous les êtres...








Les différents soutiens à la Birmanie (suite)-


  • Rassemblement à Paris pour les victimes de la répression en Birmanie

Un rassemblement est organisé dimanche place de la République à Paris à la mémoire des victimes civiles et religieuses de la répression en Birmanie, ont annoncé les organisateurs.

Ce moment de recueillement, dimanche 21 octobre à partir de 18H00, sera marqué par une minute de silence et des prières des diverses communautés religieuses invitées (bouddhistes, musulmans, chrétiens). Il se tiendra sous le portrait de la dissidente birmane Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, qui est accroché place de la République.

Parmi les organisateurs figure l'Union Bouddhiste de France.


  • Le 21 octobre 2007, Info Birmanie organise un rassemblement à 15h00, Quai de la Tournelle sur la « Péniche de la paix ».

La Péniche de la paix, décorée aux couleurs des démocrates birmans et des moines bouddhistes, se déplacera sur la Seine, à titre de soutien symbolique envers le peuple birman. Elle sera visible depuis la passerelle de Bercy à partir de 14h00, contournera l’île Saint Louis et l’île de la cité jusqu’au Quai de la Tournelle où elle s’amarrera à 15h00.

Toutes les organisations, associations et citoyens sont appelés à se rendre au rassemblement en solidarité avec le peuple birman et son combat pour la liberté et la démocratie en Birmanie, Quai de la Tournelle de 15h00 à 16h00. La situation des droits de l’Homme, le combat mené par les démocrates et moines bouddhistes et, de façon plus générale, l’avenir de la Birmanie seront abordés lors de ce rassemblement.

D’autre part, un peu plus tard dans la journée, de 18h00 à 21h00, la communauté birmane de France, organise une veillée de prière en hommage à tous les prisonniers politiques, moines et civils arrêtés depuis le début des manifestations, devant le portrait d’Aung San Suu Kyi, Place de la République.
Source Info birmanie








Articles et Reportages (suite) - Mise à jour au 21 octobre


Le 21 octobre :


  • suite de : une «chasse aux sorcières» au Myanmar
Amnesty International a rendu publics de nouveaux témoignages audio et vidéo des descentes de police nocturnes, des arrestations arbitraires et des conditions de détention effroyables au Myanmar. L’organisation a également recueilli les déclarations de deux militants connus des droits humains peu avant leur arrestation

La diffusion de déclarations audio faites depuis le Myanmar et d’interviews filmées de Birmans forcés de fuir en Thaïlande au cours de ces derniers jours intervient après l’arrestation le week-end dernier de six personnes, parmi lesquelles des militants connus tels que Htay Kywe, Mie Mie et Aung Thu, tous membres du groupe étudiant Génération 1988. « Ces témoignages de domiciles perquisitionnés la nuit, de proches pris en otages et de personnes regroupées dans des centres de détention surpeuplés dans des conditions sanitaires plus que précaires démentent de façon flagrante les affirmations des autorités qui persistent à dire que la situation est redevenue normale au Myanmar. Les arrestations du week-end dernier contredisent aussi les affirmations des autorités qui prétendent ne détenir aucun prisonnier », a déclaré Catherine Baber, directrice du programme Asie-Pacifique d ‘Amnesty International.

Les derniers témoignages, filmés ou enregistrés à partir d’entretiens téléphoniques par une équipe de chercheurs d’Amnesty International à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar, incluent les récits de témoins oculaires de scènes de violence, au cours desquelles des manifestants et des passants ont été frappés sans distinction, lors du mouvement de protestation du mois dernier. Des enfants et des moines ont même été frappés.

Certains blessés saignaient tellement qu’il était impossible de dire d’où le sang coulait. Certains des moines avaient perdu le haut de leur tenue. J’ai vu des civils essayer de porter secours à un moine blessé. La plupart des blessés étaient touchés à la tête. Les policiers anti-émeutes visaient la tête », a expliqué un moine de trente et un ans, témoin d’affrontements violents entre des manifestants et des policiers à la pagode Shwe Dagon le 26 septembre. Source : amnestyinternational



  • Malgré la levée du couvre-feu, les habitants de Rangoun ont peur: ICI

Malgré la levée du couvre-feu instauré fin septembre, les habitants de Rangoun ne cachent pas leur inquiétude, voire leur peur, face à un régime militaire qui a violemment réprimé les manifestations d'opposition et sur lequel la pression internationale s'accentue.

"J'aimerais retourner à la pagode Shwedagon, mais je n'ose pas, j'ai trop peur".


  • La Chine discute du Soudan et de la Birmanie avec le secrétaire général de l'ONU: ICI

La Chine a échangé sur les tensions au Soudan et en Birmanie avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a déclaré dimanche le ministère chinois des Affaires étrangères.

La Chine a été vivement critiquée de ne pas avoir usé de son influence sur les gouvernements soudanais et birmans pour essayer de soulager les crises humanitaires majeures que connaissent les deux pays. Certains groupes internationaux défenseurs des droits de l'Homme ont appelé au boycotte des Jeux Olympiques de Pékin l'an prochain si la Chine n'agissait pas...

Les Chinois ont également été soumis à une pression internationale croissante en vue d'user de leur influence sur la junte birmane au pouvoir pour presser le régime à manifester de la retenue, après la violente répression des manifestants pro-démocratie...


du 19 au 20 octobre

  • La fin du couvre feu, mais je l'espère, pas la fin du mouvement pour la Démocratie.

La junte militaire a annoncé samedi qu'elle levait le couvre-feu imposé suite aux manifestations en faveur de la démocratie.


  • La mesure de la fin du couvre feu a été annoncée par des camions
La Mesure a été annoncée par des camions munis de haut-parleurs sillonnant les rues de la principale ville du pays.
On ignore pour le moment si l'interdiction de tout rassemblement de plus de cinq personnes a également été supprimée.

Le couvre-feu avait été décrété le 25 septembre, au début de la répression par l'armée du mouvement de protestation pacifique lancé par les moines et suivi par une bonne partie de la population. lemonde

La levée du couvre-feu à Rangoun intervient alors que le président George W. Bush a annoncé vendredi un durcissement des sanctions américaines contre la junte militaire et a appelé la Chine et l'Inde à renforcer leurs pressions sur leur partenaire birman.

Et comme par hasard, La junte militaire au pouvoir en Birmanie a intensifié ses efforts pour avoir des discussions avec l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, lançant samedi un très inhabituel appel au compromis dans la presse officielle.

Cette main tendue pour des discussions fait également suite à l'annonce, par le président américain George W. Bush, de nouvelles sanctions contre les militaires birmans.



  • Manifestation devant l'ambassade de Chine à Bruxelles:

Près de 300 personnes ont manifesté samedi après-midi devant l'ambassade de Chine à Bruxelles afin de marquer leur soutien à l'opposition birmane et engager la Chine à prendre ses distances vis-à-vis de la junte militaire birmane.


Les organisateurs ont affirmé que la répression allait crescendo et que la torture était devenue chose courante. Les opposants comptent sur l'appui de la Communauté internationale, ont-ils dit.

En tant que principal partenaire économique de la Birmanie, le poids de la Chine est primordial et elle devrait changer d'attitude et se joindre à la communauté internationale, ont ajouté les organisateurs, appelant à l'embargo sur la livraison d'armes à la junte birmane et au boycott économique du pays. Les manifestants ont aussi appelé les sportifs participant aux prochains Jeux Olympiques en Chine à y porter un bracelet jaune, en signe de soutien à l'opposition. source : ICI



  • Birmanie, heure par heure c'est fini ?

Depuis le début des manifestations en Birmanie, le site tempsreel.nouvelobs donnait des nouvelles jour par jour, voire heure par heure.
J'en avais d'ailleurs fait une sous rubrique dans la rubrique "Articles et Reportages".
Mais depuis le 16 octobre, plus rien...



  • Un opposant libéré au Myanmar en raison de son âge (82 ans)

RANGOUN (Reuters) - Un Birman de 82 ans, membre de la Ligue nationale pour la démocratie de l'opposante Aung San Suu Kyi, a été remis en liberté vendredi malgré une condamnation à cinq ans de prison pour sa participation aux manifestations du mois dernier.
"Ils ont dit que c'était en raison de mon âge", a déclaré Sein Kyaw, qui comptait parmi les cinq partisans de l'opposition condamnés cette semaine à de longues peines de prison dans l'Etat de Rakhine, au nord-ouest de Rangoun.


"Je pense qu'U Kyaw Khine sera également libéré bientôt. Il est encore plus âgé que moi", a-t-il ajouté, évoquant un autre membre du groupe condamné à sept ans et demi de prison, qui selon ses proches, n'était pas présent lors des manifestations durement réprimées par la junte au pouvoir depuis 45 ans. Source : lemonde


Cela veut donc dire que les militaires n'ont pas hésité à arrêter une personne de 82 ans qui aurait simplement manifesté et à le condamner à 5 ans de prison !



  • 1.200 prisonniers politiques au Myanmar avant la répression:

La junte birmane détenait 1.200 prisonniers politiques avant la répression du mouvement de contestation de septembre, selon le rapporteur spécial de l'Onu sur les droits de l'homme au Myanmar.
Le rapport que Paulo Sergio Pinheiro doit remettre la semaine prochaine aux Nations unies précise que le nombre de prisonniers politiques en ex-Birmanie est passé de 1.100 en 2005 à 1.192 fin juillet.

Décrivant une "culture de l'impunité qui prévaut au Myanmar", le rapport Pinheiro brosse sur 19 pages le portrait d'un pays où les crimes contre les droits de l'homme (arrestations arbitraires à des fins d'expropriation, conditions de détention cruelles, travail forcé) sont généralisés.

"Le rapporteur spécial a eu connaissance de nombreuses accusations de villageois sévèrement punis parce qu'ils refusaient le travail forcé", peut-on lire dans le rapport dont Reuters s'est procuré une copie.

Les exactions sont particulièrement fréquentes dans les régions orientales peuplées par les Karens, une ethnie représentée par un mouvement de rébellion, à proximité de la frontière thaïlandaise.

Lire l'article en entier ICI



  • Bush annonce un durcissement des sanctions contre la junte birmane
Le président George W. Bush a annoncé vendredi un nouveau durcissement des sanctions américaines contre la junte militaire birmane, et a appelé la Chine et l'Inde à se joindre à ses efforts pour forcer les généraux à une transition démocratique.

En annonçant des mesures de rétorsion contre la junte pour la deuxième fois en moins d'un mois, M. Bush signale qu'il n'entend pas relâcher la pression et il a signifié vendredi que d'autres sanctions pourraient encore suivre.

Mais il a lui-même reconnu en début de semaine les limites de l'action américaine si elle n'est pas soutenue par des partenaires de la Birmanie aussi importants que la Chine et l'Inde. Source : courrierinternational





Pas de changement sans l'armée:


L'émissaire des Nations Unies Ibrahim Gambari et
le ministre des affaires étrangères birman Syed Hamid Albar



Ex-haut fonctionnaire de l'ONU, Thant Myint-U vit entre New York et l'Asie. Historien, il est le petit-fils de l'ancien secrétaire général des Nations unies U Thant. Il s'exprime sur la crise birmane alors que l'émissaire des Nations unies, Ibrahim Gambari, doit se rendre à nouveau en Birmanie à la fin du mois de novembre. A Rangoun, un journal officiel a mis en cause, jeudi 18 octobre, le rôle des moines dans les manifestations qui ont entraîné une violente répression en septembre.


Après quelques signes de bonne volonté, la junte militaire birmane est apparemment en train d'intensifier la répression. Que faut-il comprendre ?

Il y a deux choses distinctes : il est clair que les militaires n'étaient pas prêts à laisser le mouvement de protestation s'étendre, donc ce qui se passe en ce moment est sans doute la poursuite de la répression, qui continuera jusqu'à ce qu'ils aient totalement rétabli leur autorité. Parallèlement, ils ont accepté de donner quelques signes d'ouverture à la communauté internationale. Que veulent-ils faire ensuite ? Probablement, ils ne le savent pas eux-mêmes. Leur attitude n'est pas fondamentalement pensée. Ils testent. Nous ne savons pas s'ils se sentent sûrs d'eux, à l'intérieur comme à l'extérieur. C'est un régime d'une extrême opacité. Mais si le passé peut servir de leçon, ils ne bougeront que lorsqu'ils se sentiront vraiment en sécurité.

Qu'est-ce qui peut les faire bouger ?

Je crois qu'on a tort de se focaliser seulement sur le mouvement de protestation, l'opposition et Aung San Suu Kyi. La situation est beaucoup plus complexe, il faut aussi prendre en compte l'économie, la militarisation du pays, les deux douzaines de minorités ethniques, le conflit armé dans certaines régions. Il y a un besoin urgent d'assistance humanitaire. Il ne faut pas oublier que le mouvement de protestation trouve son origine non pas dans la revendication politique mais dans le désespoir économique. Quelle que soit sa politique, ce pays a droit à l'aide internationale. L'Occident n'y a plus beaucoup d'influence, il peut en avoir par l'humanitaire. Il faut obtenir que le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) ait de nouveau accès aux détenus, on entend des accusations de torture et de mauvais traitements, il faut absolument s'occuper des prisonniers.

A long terme, je suis opposé aux sanctions. Aussi longtemps qu'on ne pourra pas faire bouger les choses économiquement et politiquement, on sera dans l'impasse. Il faut arrêter de frapper à grands coups sur la porte de devant et essayer d'entrer par la porte de derrière, faire preuve de créativité pour trouver des moyens d'influer sur la vie économique. On a perdu une occasion au début des années 1990, lorsque les militaires ont tenté d'ouvrir et de réformer l'économie ; si on avait participé à cette ouverture, on serait en bien meilleure position aujourd'hui pour peser sur un changement démocratique.

Donc les pays occidentaux se trompent de stratégie ?

Si le monde entier s'y mettait, alors oui, les sanctions pourraient être utilisées comme une menace efficace. Mais puisque les pays d'Asie ne vont pas s'arrêter de faire du commerce avec la Birmanie, la position de l'Occident n'a pas de sens. Il serait aussi très mauvais que l'Asie soit seule à entretenir des relations avec la Birmanie. Si la Birmanie reste coupée de l'Occident et ne peut avoir de relations commerciales qu'avec la Chine et l'Inde, elle deviendra une sorte de parent pauvre de ces deux géants, ce qui sera catastrophique.

Vous mettez en garde ceux qui prônent un "changement de régime" contre les risques d'anarchie, d'un scénario à l'irakienne. Il ne peut donc y avoir aucune transition sans les militaires ?

Absolument, et Aung San Suu Kyi elle-même le reconnaît. Aucun scénario de changement sans l'armée ne tient debout, car c'est la seule institution qui empêche ce pays de s'effondrer. Après, il faut planifier, prévoir d'autres possibilités. Il y a une chose qu'on ne réalise pas, c'est à quel point ce pays est au bord de la désintégration sociale, à quel point sa décomposition s'est accélérée. On atteindra bientôt un stade où la crise sera tellement aiguë que tout scénario politique sera irréaliste. En Birmanie, on traverse des villes et des villages où, en dehors de l'armée, plus aucune institution ne fonctionne, ou alors dans un état d'extrême faiblesse. Il n'y a pas d'administration, la santé publique n'existe plus, l'éducation s'est écroulée, l'économie est exsangue.
Propos recueillis par Sylvie Kauffmann pour lemonde.fr



  • Un simulacre de démocratie: La junte nomme une commission chargée de rédiger la Constitution

Le régime militaire birman a nommé les 54 membres de la commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution du pays dont les grands principes ont déjà été approuvés par la Convention nationale à l'issue d'un processus de 14 ans, ont annoncé jeudi les médias birmans.

Le junte a promis d'organiser un référendum sur la nouvelle Loi fondamentale. Des élections pourraient ensuite être organisées.

La Convention nationale, processus de pourparlers contrôlé par la junte militaire et considéré comme un simulacre de démocratie par la communauté internationale, avait achevé ses travaux fin août. Elle avait pour tâche d'élaborer les principes d'une nouvelle Constitution. La Birmanie n'a plus de Constitution depuis 1988.

La junte au pouvoir n'a pas fixé de calendrier pour la suite du processus. Selon les analystes, la nouvelle Loi fondamentale ne fera qu'entérimer le rôle prépondérant de l'armée dans la conduite des affaires de l'État.

La commission, dont fait partie le ministre de l'Information, le général Kyaw Hsan, est présidée par le premier magistrat du pays, Aung Toe.

Selon les principes de la nouvelle Loi fondamentale, la dirigeante de l'opposition, Aung San Suu Kyi, pourrait être empêchée de se présenter à une élection présidentielle en raison d'une clause qui interdit aux candidats mariés à des étrangers de briguer cette fonction. Source : cyberpresse



  • Liberté de la presse

selon le classement annuel établi par Reporters sans frontières (RSF) la Birmanie arrive à la 164e place et RSF se dit "particulièrement inquiet" de la situation. "Les journalistes continuent de travailler sous le joug d'une censure implacable à laquelle rien n'échappe, même pas les petites annonces".
RSF s'inquiète également de la répression croissante dont sont victimes les blogueurs. source : lemonde



  • une «chasse aux sorcières» au Myanmar



Des moines et des militants au Myanmar ont parlé à Amnesty International de la brutale répression que subissent les personnes qui manifestent contre le gouvernement dans le pays.
Amnesty International a eu une série d’entretiens avec des militants de premier plan (dont Mie Mie, Htay Kywe et Nay Tin Myint), qui ont dénoncé la stratégie gouvernementale axée sur les opérations nocturnes, les arrestations arbitraires et les détentions dans des conditions épouvantables.

Ces témoignages directs sont publiés à la suite de l’arrestation, le week-end passé, de six personnes, parmi lesquelles figurent Htay Kywe, Mie Mie et Aung Thu, tous trois membres du mouvement Étudiants de la génération 88.

«Nous avons vu la police demander de l’argent à des familles de détenus en échange de la libération de leur proche. Les jeunes qui vont au bureau ou à l’école sont non seulement interpellés et soumis à des contrôles, mais aussi volés», déclarait Mie Mie, militante reconnue des droits humains, peu avant son arrestation le 13 octobre.

Des Birmans réfugiés à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar ont raconté les violences infligées par la police antiémeutes à des manifestants et à de simples passants, y compris à des femmes et à des moines.

«Certains blessés avaient tellement de sang sur le corps qu’il était impossible de dire d’où il venait. Certains moines avaient perdu la partie supérieure de leur robe. J’ai vu des civils essayer d’aider un moine blessé. La plupart de leurs blessures se situaient à la tête. C’est la tête que visaient les policiers antiémeutes», a indiqué un moine de trente et un ans témoin de confrontations entre manifestants et policiers à la pagode Shwe Dagon le 26 septembre.

Peu avant son arrestation, Htay Kywe avait déclaré, depuis sa cachette, que «la communauté internationale doit faire preuve de fermeté pour empêcher de nouvelles violations». Il avait aussi appelé «la communauté internationale à apporter toute l’aide possible» dans ce but.

Htay Kywe, Mie Mie et Aung Thu ont participé aux premiers défilés de protestation, au mois d'août. Ils ont rapidement été contraints à se cacher, lorsque les autorités ont lancé une chasse à l’homme pour traquer ceux qu’elles considéraient comme les organisateurs des manifestations, en particulier Htay Kywe. Le 21 août, 13 militants importants du groupe Étudiants de la génération 88 ont été arrêtés lors d’une opération nocturne.
source : amnesty.international



  • Birmanie : les écrivains face à la dictature

La littérature birmane au début du XXIème siècle semble presque anéantie du fait que le pays, la Birmanie devenue Myanmar depuis 1989, est tombé dans les mains d’une Junte militaire. Effectivement, « anéantie » est le mot qu’un célèbre auteur birman en exil a employé pour décrire sa situation d’écrivain en Birmanie. Le monde entier a pu voir lors des dernières répressions survenues notamment envers les moines bouddhistes birmans Theravada [1] manifestant calmement et d’une manière non-violente, que la Junte militaire contrôle consciencieusement tous les domaines de la vie...

Lire cet article en entier ICI


  • Un moine condamné à sept ans et demi de prison : ICI

La justice birmane a condamné un moine bouddhiste à sept ans et demi d'emprisonnement pour avoir participé aux manifestations contre la junte militaire au pouvoir, a révélé une source au sein d'un monastère. Le religieux risque l'envoi dans un camps de travail.
Le moine, âgé de 26 ans, a été jugé et condamné lors d'un procès à huis clos à Sittwe (nord-ouest). Il représente le premier cas connu de condamnation liée aux manifestations menées par les moines dans plusieurs villes du pays, a ajouté la source.




Birmanie, un univers "orwellien":


  • George Orwell en Birmanie


George Orwell lui-même n’en reviendrait pas : les Birmans qui connaissent son fameux 1984 – et ils sont nombreux – n’hésitent pas à dire que c’est un texte visionnaire. A leurs yeux, ce qui se passe dans leur pays depuis près d’un demi-siècle, c’est simplement la mise en pratique, grandeur réelle, de ce que l’auteur imaginait être une fiction. Toujours selon ces connaisseurs avertis, depuis le coup de force militaire de 1962 et la succession des généraux à la tête d’une junte sans visage, pas de doute, ils vivent dans un univers orwellien sous la férule d’un Big Brother aux traits insaisissables. Est-ce parce qu’Eric Blair a personnellement connu, dans les rangs de la police britannique, l’atmosphère étouffante et les turpitudes de la société coloniale que le jeune homme d’à peine 24 ans dégoûté de tout a claqué la porte de l’Establishment pour aller voir ce qui se passait ailleurs ? Ou bien, en prenant le pseudonyme de George Orwell pour entrer en littérature, le futur écrivain voulait-il – sans en avoir pleinement conscience, comme il n’est pas rare de le faire en Birmanie – changer de nom pour changer de vie ?

La vieille coutume est toujours d’actualité : il suffit de rappeler la décision des militaires, dans le sillage de la répression de 1988, d’imposer le nom de Myanmar au lieu de Birmanie et, plus récemment, de déménager au débotté la capitale de Rangoun pour la calfeutrer dans une vallée boisée au milieu de nulle part, la baptisant Naypyidaw pour mieux s’y terrer. Par crainte d’une réaction populaire autant possible qu’imprévisible ? En tout cas, nombre de Birmans assurent que ce n’est pas un hasard si 1984 a germé dans l’imagination d’un homme épris de liberté qui a passé cinq ans de sa vie parmi eux. Pourtant, en créant son univers de cauchemar totalitaire, Orwell à l’époque visait bien plus le nazisme ou peut-être le système soviétique qu’une société coloniale en déclin au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Toujours est-il que l’ordinaire de la population dans la Birmanie des généraux renvoie sans relâche à l’univers paranoïaque de 1984...


aux yeux de la junte, l’autarcie est le meilleur bouclier pour se protéger des influences extérieures traditionnellement considérées comme néfastes d’où qu’elles viennent. D’où aussi une surveillance constante et toujours plus sophistiquée, même à l’heure d’Internet : à peine 25 000 adresses électroniques personnelles pour plus de 50 millions d’habitants. La possession d’un fax ou d’un modem sans autorisation officielle préalable est passible d’années de prison : autant pour la liberté d’expression. Quant à la liberté de circulation, elle est chichement accordée, sauf passe-droits et privilèges officiels, aux marins, heureux possesseurs d’un passeport pour leur travail – et encore doivent-ils rendre des comptes dès qu’ils rentrent au pays. Lire l'article en entier: liberation: ICI




Rapport sur La torture dans les centres d’interrogatoire et les prisons en Birmanie. Format PDF : ICI

Ce rapport dénonce la torture et les mauvais traitements qui ont lieu dans les centres d’interrogatoire et les prisons en Birmanie. Le détournement du système judiciaire crée les conditions qui facilitent l’usage de la torture et des mauvais traitements sur les prisonniers politiques : cette torture et ces mauvais traitements se passent en totale impunité



  • Lettre des étudiants de la Génération 88, Rangoon, Birmanie, Au Secrétaire Général M. Ban Ki-Moon:
Et aux représentants des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

Comme vous le savez, nous sommes recherchés par la police et risquons d’être arrêtés à n’importe quel moment. Même dans de telles conditions, nous continuons à nous engager pour l’avènement d’une réconciliation nationale pacifique en Birmanie. Il est probable que cela soit la dernière lettre que nous vous envoyons avant d’être arrêtés et torturés : cette lettre est d’une urgence capitale.
Nous nous réjouissons de la déclaration du Conseil de sécurité des Nations Unies du 11 octobre 2007 dans laquelle le Conseil « déplore vigoureusement l’usage de la force à l’encontre des manifestants pacifiques en Birmanie et met l’accent sur l’importance d’une libération rapide de tous les prisonniers politiques et détenus ». Le Conseil de sécurité « insiste également sur la nécessité de la part du Gouvernement birman de créer les conditions favorables à l’établissement d’un véritable dialogue avec Daw Aung San Suu Kyi et l’ensemble des partis politiques et des minorités nationales concernés, dans le but de parvenir à une réconciliation nationale prenant en compte l’ensemble des acteurs sous l’égide des Nations unies. »
Nous espérions que cette décision unanime des membres du Conseil de sécurité permettrait de contraindre le régime militaire birman à cesser toute violence et arrestation contre les manifestants pacifiques, à traiter avec humanité les détenus et à relâcher l’ensemble des prisonniers politiques dont Daw Aung San Suu Kyi. La réaction du régime militaire birman est, en réalité, diamétralement opposée. Alors que le régime annonce au monde entier qu’il souhaite dialoguer avec Daw Aung San Suu Kyi, il n’hésite pas à utiliser la violence et les arrestations arbitraires pour venir à bout des forces démocratiques.
Le régime militaire birman a rapidement rejeté la déclaration du Conseil de sécurité à travers le communiqué No.3/2007 publié le 12 octobre 2007 dans le quotidien officiel, le New Light of Myanmar. Dans sa réponse, le régime militaire a prétendu que la déclaration du Conseil de sécurité ne correspondait pas aux aspirations de la population birmane dans son ensemble et qu’il poursuivrait le processus initié par la feuille de route en sept étapes.

Le 13 octobre 2007, trois des derniers dirigeants de notre groupe des étudiants de la Génération de 88, Htay Kywe, Aung Thu et Thin Thin Aye (Aka) et Mie Mie, furent arrêtés par les forces de sécurité.

Les militaires ont procédé à de nombreuses arrestations d’activistes à travers tout le pays et obligé des milliers d’étudiants, fonctionnaires et civils à participer aux grands rassemblements de soutien à la Convention Nationale organisés par la junte et à dénoncer les opposants.

Des milliers de manifestants, dont des moines et des étudiants, souffrent toujours de mauvais traitements et sont atrocement torturés dans des centres de détention. Certains sont même décédés lors de leurs gardes à vue. De nombreux moines sont contraints de quitter la robe monastique et sont envoyés dans des camps de travail forcé. Le régime militaire cherche à maintenir un climat de peur et le peuple birman vit continuellement dans la terreur et la brutalité.

Il apparaît ainsi que la déclaration du Conseil de sécurité n’a pas eu les effets escomptés et que des mesures plus fermes doivent être adoptées dans les plus brefs délais.



C’est la raison pour laquelle nous demandons au Conseil de sécurité des Nations unies :

1° d’adopter une résolution contraignante assortie de sanctions ciblées telles que l’interdiction d’investir en Birmanie et un embargo sur les armes. Le Conseil de Sécurité doit également appeler le régime :

- à cesser immédiatement les arrestations ainsi que les violences à l’encontre des manifestants pacifiques ;

- à libérer tous les détenus et prisonniers politiques dont Daw Aung San Suu Kyi ;

- à engager un dialogue politique ouvert et sensé avec la Ligue Nationale pour la Démocratie et les représentants des minorités nationales afin d’établir une véritable réconciliation nationale et la démocratie ;

- à cesser les offensives militaires et les hostilités dans les régions peuplées par les minorités nationales ;

- à lever toutes les restrictions imposées au CICR et aux ONG humanitaires ;

Le Conseil de Sécurité devra avoir recours à des sanctions plus fermes si ces demandes ne sont pas satisfaites.



2° de mandater à nouveau l’envoyé spécial des Nations unies, M. Ibrahim Gambari, en Birmanie et de lui demander d’y rester aussi longtemps que nécessaire pour faciliter un dialogue politique réellement significatif.

La présence permanente des Nations unies en Birmanie pour surveiller et contrôler la situation ainsi que pour faciliter le dialogue politique est dorénavant plus que nécessaire.

Nous demandons également au Secrétaire général :

3° D’immédiatement rentrer en contact avec le Général Than Shwe afin de l’exhorter à mettre un terme aux tortures infligées actuellement aux détenus et à satisfaire sans plus attendre les exigences exprimées dans la déclaration du Conseil de sécurité. Le rôle de l’ambassadeur Gambari est crucial mais l’implication du Secrétaire général est fondamentale à l’heure actuelle.

4° De la même manière, nous appelons les gouvernements russe et chinois à ne pas user de leur droit de veto au sein du Conseil de sécurité des Nations unies lors de l’adoption d’une résolution sur la Birmanie. Nous souhaitons cependant réaffirmer notre volonté de travailler avec la Chine et la Russie. Nous considérons ces pays comme amis et leur demandons humblement de bien vouloir faire preuve de compréhension à l’égard de notre situation critique.



Aussi longtemps que l’effectivité des actions de la Communauté internationale sera retardée, la Birmanie continuera à être une société privée de droits et le régime poursuivra impunément la torture et l’assassinat systématique de manifestants pacifiques. Nous insistons sur le fait que l’absence de réelles mesures et pressions internationales en Birmanie assure à la junte militaire birmane un véritable permis de tuer.


Les Etudiants de la Génération 88


Tun Myint Aung
Nilar Thein
Soe Htun

source : http://www.info-birmanie.org/

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