lundi 19 novembre 2007

SOS BIRMANIE


Mise à jour au 29 novembre



  • Vidéo : Jeanne Moreau : Une minute pour ASSK: ICI
Aung San Suu Kyi, leader de l'opposition démocratique et prix Nobel de la Paix, astreinte à résidence depuis douze ans, est devenue un symbole mondial de la resistance pacifique en balayant les propositions du pouvoir en place d'être libérée à la seule condition qu'elle soit expatriée. Ce film rend hommage à la portée de son geste.

  • - Diaporama : "Je n'oublie pas la Birmanie" : ICI




Plan de ce message:

1) Articles et reportages (suite)= Mise à jour au 29/11
2) Concert Solidarité Birmanie : LES AILES DE L'ESPOIR
3) SOS BIRMANIE
4) Festival Urgence Birmanie


1) Articles et Reportages (suite)

Le 29 novembre:



Monastère de Maggin fermé par la junte
  • La junte birmane ferme un monastère, considéré comme contestataire
La junte birmane a fermé jeudi un monastère qui avait été la cible d'un raid des forces de sécurité lors de la répression fin septembre d'un mouvement de protestation populaire conduit par des bonzes, ont indiqué un moine bouddhiste et des témoins.

Le monastère de Maggin, dans l'est de Rangoun, servait également de refuge temporaire à des malades atteints du sida et venus des quatre coins du pays.

Des responsables du ministère des Affaires religieuses et de la municipalité sont arrivés dans la matinée et ont informé les deux bonzes et six novices encore présents que le monastère serait fermé à 16H00 locales (09H30 GMT), a indiqué à l'AFP U Nandiya, un moine de 83 ans.

U Nandiya est le père du responsable du monastère, U Eideka, qui avait été arrêté avec sept personnes, dont trois moines, lors d'un raid des forces de sécurité le 27 septembre.

«Ils nous ont dit de partir, bien que nous n'ayons rien fait de mal», a dit le vieux bonze qui a lui-même passé treize jours en détention à la prison tristement célèbre d'Insein. Son fils avait été déjà été emprisonné au début des années 1990.

Aucun visiteur n'avait été autorisé à rester dans le monastère après le raid du 27 septembre.

Un malade du sida, encore présent jeudi, a déclaré que les moines l'avaient aidé quand il était sans ressource «mais, maintenant, je ne sais pas comment les aider».

source : ICI



  • Lettre à Monsieur le Président (Christophe Ono-dit-Biot, journaliste et romancier. Pascal Bruckner, écrivain. André Glucksmann, philosophe. Bernard-Henri Lévy, philosophe)

Monsieur le Président,

En 2003, quelques mois après l’embuscade tendue par la junte à Aung San Suu Kyi et qui a failli lui coûter la vie, un Birman anonyme remettait une lettre à un jeune voyageur. De ce Birman, le voyageur ne savait qu’une seule chose : il était étudiant en 1988, l’année où lui et ses condisciples, animés par la volonté de vivre et par l’espoir, avaient défié pacifiquement la junte en manifestant dans les rues de Rangoon. La répression fit 3 000 morts.
(...)
Vingt ans après cette première répression sanglante, portés par la foi et le courage de leurs bonzes, le peuple birman a défié, à nouveau, le régime. Pacifiquement, toujours. Et comme la fois précédente, la junte a réprimé. A coups de matraque de bambou, d’abord. Puis, très vite, à balles réelles. Sur quels ennemis ? Des moines et des civils. Des hommes et des femmes qui n’aspirent qu’à vivre plus libres. Vivre libres.

Vingt ans après cette première répression, trois mois après une deuxième répression, nous sommes venus vous voir samedi dernier à l’Elysée, Monsieur le Président, pour que vous puissiez faire entendre en Chine la voix de la France, et que cette voix soit assez puissante pour casser ce rythme insensé, ce refrain sanglant, qui fait que tous les vingt ans, un peuple se soulève avant d’être broyé.

Vous vous êtes donc rendu en Chine, principal allié et partenaire commercial de la junte, dans un contexte préoccupant d’impuissance internationale. Juste après un sommet de l’Asean qui aura vu les généraux de la junte demander, et obtenir, le silence d’un envoyé de l’ONU qui devait y parler de sa mission en Birmanie. Juste après une condamnation de la répression par l’ONU, qui n’aura arraché au représentant de la junte que ce commentaire, d’une arrogance qui laisse sans voix : «Nous ne sommes ni surpris, ni découragés.»

Vous vous êtes rendu en Chine au moment où la junte arrête et interroge les principaux leaders politiques des mouvements ethniques, qui luttent eux aussi pour le changement. Leur crime ? Avoir refusé de diffamer Aung San Suu Kyi. Au moment aussi où le généralissime Than Shwe, l’homme fort de la junte, consulte les astres et les esprits pour neutraliser les pouvoirs de celle que tous les Birmans appellent «La dame de Rangoon». Cette façon de gouverner comme on tire les cartes serait plaisante, si la junte ne jouait pas avec la vie des 700 prisonniers politiques qui croupissent dans ses geôles, ou des milliers d’enfants qu’elle arrache chaque année à leurs parents, enrôle dans son armée haïe, et envoie exploser sur les mines des sentiers de la guérilla.

Vous vous êtes rendu en Chine, Monsieur le Président, et vous avez tenu parole. Sur deux initiatives que la France, dans cette situation d’impuissance des institutions internationales, peut prendre seule.

D’abord, en validant notre proposition de constituer une commission d’enquête parlementaire afin de faire la lumière sur les 350 millions d’euros – versés à l’Etat birman, chaque année, nul ne sait pourquoi ni comment – par l’entreprise française Total. Certes, la carte des gisements de pétrole ou de gaz naturel coïncide rarement avec celle de la démocratie. Mais il serait inacceptable qu’une de nos très grandes entreprises accepte qu’une partie de cette somme soit versée à des tortionnaires, à des assassins et des voleurs, dont on sait que, non contents d’avoir pillé, profané, dévasté les monastères, ils ont battu à mort les moines qui y résidaient ou qui y trouvaient refuge.

Vous avez tenu parole en évoquant la Birmanie avec votre homologue chinois Hu Jintao, et en demandant l’aide de sa diplomatie pour qu’un représentant de l’Etat français, au nom de tous les Français, puisse se rendre très vite en Birmanie. Et y rencontrer, comme nous vous l’avons suggéré, le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Une telle rencontre aurait un retentissement planétaire. Montrerait au monde que la France, berceau des droits de l’homme, n’abandonne pas ses principes. Et donnerait aux Birmans, à ces hommes et à ces femmes qui ont, au péril de leur vie, défié ce régime aliénant, un peu de cet oxygène mental dont chaque être humain a besoin pour ne pas mourir et qui s’appelle l’espoir. Pour, enfin, montrer à ce boucher bardé de médailles, le généralissime Than Shwe, que, quoi que disent les astres, le régime inique qu’il incarne n’est peut-être pas éternel.

Nous croyons, Monsieur le Président, qu’une transition démocratique est encore possible en Birmanie. Mais que ce changement ne pourra se faire sans un geste fort de la communauté internationale. «Nous avons besoin de vous», disait la lettre. Votre avion a su trouver le chemin de Tripoli et de N’Djamena. Pourquoi ne pourrait-il pas trouver celui de l’ambassade de France à Rangoon ? Nous y verrions bien Aung San Suu Kyi, «la dame de Rangoon», y parler avec vous, dans ce petit coin de France, mais sous les yeux du monde entier. De l’avenir de son pays. De la démocratie. Du bonheur simple, mais essentiel de respirer après quarante-cinq ans d’étouffement.

Monsieur le Président, nous vous attendons au102, Pyidaungsu Yeithka Road, à Rangoon. «Nous avons besoin de vous.».
Source : liberation

  • Amnesty condamne la poursuite des arrestations

Des arrestations « arbitraires » se poursuivent en Birmanie deux mois après la répression d’un mouvement de protestation populaire, a déploré Amnesty International. Et cela en dépit d’assurances données par le régime militaire à l’ONU.

Amnesty a dénombré depuis début novembre pas moins de seize arrestations parmi des militants politiques, des bonzes et des représentants de minorités ethniques.

L’organisation basée à Londres a notamment cité le cas de U Gambira, chef de l’Alliance de tous les moines bouddhistes et un des leaders des manifestations pacifiques de septembre, qui aurait été inculpé de « trahison ».

Pour rappel lire mon message sur l'arrestation de U gambari : ICI

Aujourd’hui U Gambari risque la peine de Mort.

Amnesty a « condamné » la poursuite des arrestations « en dépit d’un engagement pris début novembre par le Premier ministre (birman) Thein Sein auprès du représentant spécial de l’ONU Ibrahim Gambari. »

A ce jour, quelque 700 personnes arrêtées pendant et depuis les manifestations de septembre restent sous les verrous, tandis que 1.150 prisonniers politiques qui étaient détenus avant les événements n’ont pas été libérés.


«En procédant à des arrestations arbitraires deux mois après la violente répression des manifestations pacifiques, le gouvernement poursuit, contrairement à ses promesses d'un retour à la normale, sa lutte systématique contre la liberté d'expression et d'association », a déclaré Catherine Baber, directrice du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.

Amnesty International appelle de toute urgence le gouvernement du Myanmar à libérer toutes les personnes arrêtées ou incarcérées simplement pour avoir exercé de manière pacifique leur droit à la liberté d'expression, de réunion et d'association, y compris les prisonniers d'opinion récents et de longue date. L'organisation demande également aux autorités de mettre fin aux arrestations.

sources : Amnesty International



Le 28 novembre



  • Les moines Birmans incitent au BOYCOOTT des Examens d'état

Ci après un article publié par le site (en Anglais) irrawaddy
Article traduit par isara pour le site KARUNA:

Dans un tract anti-gouvernemental, les moines birmans incitent à boycotter les examens organisés par le régime, ceci afin de montrer leur solidarité avec les moines protestataires qui ont été dispersés par les autorités et les milices à la solde de la junte lors des manifestations de Septembre.

Dans leur communiqué, l’Alliance de Tous les Moines Bouddhistes de Birmanie (Alliance of All Burmese Buddhist Monks) appelle tous les moines à « respecter le dévouement des moines qui ont été arrêtés, qui ont disparu ou sont morts lors du mouvement pour patam nikkujjana kamma’— c’est-à-dire le refus des offrandes venant des membres du régime militaire.

Le communiqué pressent les moines de ne pas prendre part aux examens annuels qui cloturent les études dans les monastères birmans. Dans un communiqué séparé, le réseau clandestin demande à l’instance officielle, le « Sangha Maha Nayaka Committee », qui chapeaute le clergé du pays de prendre la responsabilité de chercher et de rendre public le nombre de moines, arrêtés, portés disparus ou tués durant la répression gouvernementale.

Selon une copie du tract reçu par e-mail par le journal, « The Irrawaddy », le groupe affirme que le boycott des offrandes organisé par les moines et leur récitation du Mettâ sutta dans les rue de Rangoon et d’autres villes en septembre ne transgressent pas le code de conduite des moines bouddhistes.

« N’ayant pas incité à la violence,notre action n’a pas été à l’encontre de la loi », précise le communiqué. « Mais la junte a brutalement fait intrusion dans une soixantaine de monastères, se livrant au pillage et brutalisant les moines sans pitié. »

La junte a annoncé que, au 5 octobre, 533 moines ont été détenus et parmi ceux-ci, 398 ont été relâchés après qu’il ait été procédé à un tri entre les « vrais moines » des « faux ». Des moines et des dissidents persistent à penser cependant qu’un nombre plus élevé soit encore détenu ou disparu.

Ashin Kawvida, un des moines à la tête du mouvement de protestation de Septembre, qui par la suite à trouvé refuge sur la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, affirme à The Irrawaddy, qu’il est inquiet pour la sécurité de nombreux jeunes moines qui ont pris un part active dans les manifestations.

« Lorsqu’une personne ordinaire est arrêtée, des membres de la famille et des amis peuvent venir demander des informations sur ce qui leur arrive, ce qui leur sont faits, dit-il. « mais de nombreux moines viennent des régions rurales pour étudier dans les monastères en villes, (ceux-ci sont détenus sans personne ne le sache) »

En Inde, pendant ce temps, un millier de moines bouddhistes, de nonnes et des étudiants ont organisé une démonstration contre la junte birmane dans la ville sainte de Bodh Gaya, dans l’état de Bihar - là où il est dit que Bouddha avait atteind l’Eveil.

Cette démonstration qui appelle tous les bouddhiste au travers du Monde de s’unir contre la junte, va durer trois jours et sera accompagné d’un sit-in au fameux temple de Bodh Gaya, rapporte l’Agence Reuter.



Le 27 novembre:

  • A Rangoun, les moines oscillent entre résignation et espoir d’une remobilisation.

Assis sur leurs talons, une trentaine de novices drapés dans leurs robe rouge sombre récitent des soutras bouddhiques en pali en balançant la tête sous le regard débonnaire de deux bonzes plus âgés. Dans le centre d méditation attenant, des femmes assises sur le sol en teck, leurs jambe repliées, méditent dans un silence total devant une statue dorée d Bouddha. D’autres marchent avec une extrême lenteur, dans un mouvemen coulé et ralenti, selon les préceptes de la «méditation de pleine conscience».

Dans ce monastère du centre de Rangoun, comme dans les autres aux alentours, la vie normale a, en apparence, repris son cours, deux mois après la répression sanglante des manifestations de bonzes. Des chiens sont assoupis sur les marches de béton qui mènent à une statue colossale du Bouddha, un lieu prisé par les touristes de passage. Torses nus, des bonzes s’aspergent de seaux d’eau pour leur douche du soir.

«La paix est revenue, tout est tranquille», assure un guide édenté qui propose ses services aux visiteurs étrangers.

Amertume. Il suffit pourtant de gratter un peu la surface pour se rendre compte que cette normalité n’est qu’une façade. Assis sur sa couche, l’abbé du monastère compulse une pile de livres sur le dhamma – les enseignements du Bouddha – qu’on lui a apportés. Visage rondelet et regard vif derrière ses lunettes, il laisse immédiatement fuser son amertume. «Je hais le gouvernement. Je ne pourrais jamais leur pardonner d’avoir fait tirer sur des bonzes. Nous avons enduré trop de souffrances», assène-t-il, alors que le guide lance des regards nerveux par-dessus son épaule.

Les bonzes de ce monastère, dont nous tairons le nom par mesure de sécurité, ont participé aux manifestations de septembre. Celles-ci avaient pour objectif de protester contre les hausses de prix et de dénoncer les violences commises au début septembre contre des bonzes de Pakokku, un des deux centres d’enseignements du bouddhisme dans le pays. Après la répression de la fin septembre, 100 des 500 bonzes du monastère ont été arrêtés. «Les militaires sont entrés dans la pagode avec leurs armes et leurs bottes. Ils se sont conduits de manière honteuse», raconte un autre bonze après avoir fait monter le visiteur à l’étage pour être à l’abri des oreilles indiscrètes.

Cette colère sourde est présente dans la plupart des monastères de l’ancienne capitale, même si elle est rarement exprimée ouvertement par crainte d’être dénoncé. Des vidéos intitulées «Monks versus Devil» circulent par milliers sous le manteau. Ils rassemblent les scènes les plus spectaculaires des manifestations saisies par la BBC ou Al-Jezira. «Nous voulons nous réorganiser et reprendre les manifestations. Mais c’est difficile car des agents du gouvernement ont été infiltrés dans notre temple. Ils ont troqué leur uniforme pour revêtir nos robes», lance à la dérobée un jeune bonze avant de s’engouffrer dans le dortoir. La peur est palpable et, le plus souvent, les bonzes refusent de répondre à toute question sur la situation politique. Dans la foulée de la répression des manifestations les 26 et 27 septembre – répression qui aurait causé 10 morts selon un bilan officiel, bien plus selon des diplomates –, la junte militaire a procédé à un nettoyage des monastères les plus actifs politiquement.

Des bonzes progouvernementaux ont été enrôlés pour y créer une atmosphère de défiance, ainsi que des agents de renseignements déguisés en bonzes. Dans le monastère de Ngwe Kyar Yan, le plus mobilisé lors des manifestations de septembre, l’abbé et son adjoint ont été emprisonnés. Dans la soirée du 27 septembre, des soldats ont pénétré dans ce temple, y ont sauvagement battu des moines avant de les embarquer dans des camions. «Depuis, les militaires ont tout refait à neuf. Ils ont remplacé les images du Bouddha, refait la peinture et ont remplacé tous les bonzes par d’autres venant de l’extérieur», explique un journaliste birman.

D’autres monastères à la périphérie de Rangoun sont vides de tout occupant, le plus souvent parce que les moines ont quitté le froc et sont entrés dans la clandestinité dès le début de la répression. «Il y a probablement encore des centaines de bonzes en prison», précise le journaliste. Aucun des bonzes directement impliqués dans les manifestations n’a encore été libéré.

Donations. Toutefois, la communauté monastique n’est pas unanime dans sa volonté de relancer la confrontation avec la junte au pouvoir. Dans un monastère isolé dans la forêt, à une dizaine de kilomètres de Rangoun, l’abbé – un septuagénaire squelettique, à l’air sévère – qualifie les manifestations de septembre d’«inacceptables». «Ce n’est pas le devoir d’un bo nze de participer à des manifestations. Son devoir est de suivre les enseignements du Bouddhaet de s’astreindre aux 227 règles de la discipline bouddhique», assène-t-il. Un habitant vivant près du monastère confie : «Ces bonzes avalent sans réfléchir la propagande du gouvernement. Ils considèrent que si certains des leurs ont été tués en septembre, c’est parce qu’ils ont commis des actes de violences, comme de casser des vitrines.»

A l’occasion de la fin du carême bouddhique, qui marque la période où traditionnellement les bonzes sortent de leur temple après la saison des pluies, les généraux ont multiplié les donations d’argent, de nourriture et de médicaments pour tenter de réparer leurs relations avec la sangha, la communauté des moines. Mais il est clair que la majorité des bonzes n’est pas prête à passer l’éponge sur les violences commises par les autorités. La déchirure semble irréversible.

«Tout peut exploser à nouveau, il suffit que quelqu’un actionne le détonateur», indique un bonze célèbre pour ses pouvoirs divinatoires dans un monastère du quartier de Mayangon. Mais dans l’immédiat, la capacité opérationnelle des bonzes a été détruite. Les dirigeants des deux organisations qui étaient derrière les manifestations – la Young Monks Union et le United Front of Monks – sont en prison ou en fuite. «Pour l’instant, nous sommes faibles. Nous n’avons que l’amour et la compassion contre les armes. Mais dès que nous le pourrons, nous repartirons à l’attaque», prédit l’abbé du monastère.

source : liberation

Une autre vision :
  • Birmanie : les conflits impérialistes
derrière les appels à la démocratie, les conflits impérialistes

Fin août, des manifestations ont explosé en Birmanie suite à l'augmentation brutale et drastique des prix de l'énergie : 66% pour l'essence, 100% pour le diesel et plus de 500% pour le gaz ! La raison officielle en était l'augmentation des prix des hydrocarbures mais il s'agissait de faire payer toujours plus à la population l'enfoncement catastrophique du pays dans la crise. L'Etat birman est déjà un des trois pays les plus pauvres de l'Eurasie et a un PIB aussi bas que celui de la Corée du Nord. La crise financière de ces derniers mois et ses répercussions sur l'économie mondiale n'a épargné aucun pays et surtout pas les plus faibles. ….Officiellement, la répression des 26 et 27 septembre aurait fait (mi-octobre) dix morts et il y aurait eu 3000 arrestations tandis que les hommes de main du pouvoir birman poursuivent encore à l'heure actuelle de véritables chasses à l'homme sur tout le territoire….


L'hypocrisie et le mensonge démocratiques

La "communauté internationale" s'est élevée avec la plus grande indignation contre cette "atteinte grave à la démocratie". L'Union européenne n'a pas cessé d'annoncer des "sanctions économiques" comme le gel des avoirs à l'étranger des responsables birmans ou un embargo sur les importations de bois et métaux. L'ONU, par la voix de son émissaire, Ibrahim Gambari, "déplorait la répression » et, après avoir rencontré le 2 octobre les chefs militaires birmans, sans aucun résultat, proposait de se rendre en Birmanie(...)

Le premier, dans de grands élans humanitaires, "envisageait" de réclamer de Total, qui soutient financièrement le pouvoir birman et en tire des bénéfices juteux pour l'Etat français, de retenir ses investissements en Birmanie et même de les geler ; le second, auteur d'un rapport d'enquête mensonger de 2003 dédouanant la même entreprise d'accusations selon lesquelles elle utiliserait le travail forcé de la population en Birmanie, préconisait plutôt d'intervenir auprès des voisins asiatiques de la Birmanie, dont la Chine, pour qu'ils fassent pression…

pourquoi tout ce battage, pourquoi ces déclarations "révoltées" ? Parce que derrière cette réaction de la bourgeoisie occidentale, il s'agissait de faire passer ces manifestations et cette lutte de la population contre la misère pour un mouvement pour la démocratie, sous-entendu que, dans les pays démocratiques, on vit forcément mieux.

La Birmanie, enjeu impérialiste

Cependant, ces glapissements hypocrites étaient également et surtout dirigés vers la Chine, qui possède une influence grandissante sur le pays….

... La Birmanie fait partie de la stratégie d'avancée de la Chine vers l'Océan indien, avec des postes d'écoute et carrément une base navale. Elle est une pièce du "collier de perles" chinois, c'est à dire des satellites-clés de Pékin. Avec une mainmise sur le Boutan (Tibet), la Chine étend de plus en plus son influence sur le Népal, la Birmanie, le Cambodge et le Laos, avec l'objectif de la poursuivre vers le Vietnam et l'Indonésie. Ses ambitions se portent vers l'ouest de l'Asie centrale et le sud de l'Océan indien. Cette montée de la Chine se manifeste ainsi par son agressivité particulière envers le Japon et Taiwan.

Cet intérêt et cette sollicitude des pays occidentaux comme de la Russie, l'Inde, la France, les Etats-Unis ou encore l'Australie, ont donc eu fondamentalement comme objectif de contrecarrer l'avancée impérialiste de Pékin et d'y défendre leurs propres intérêts. Voilà la vraie raison de toutes ces hypocrites tractations "diplomatiques". Source : indymedia



Le 26 novembre

  • Les sanctions? Avis partagés des Birmans

Pour beaucoup, les sanctions nuisent d'abord à la population.

Que pensent les Birmans des sanctions décrétées à l'encontre de leur pays? Le débat s'est intensifié au sein de la communauté internationale depuis la répression des manifestations de bonzes à la fin septembre. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont durci leur position vis-à-vis de la junte birmane, tout en faisant miroiter - dans le cas de l'UE - des «mesures d'incitations positives» dans l'hypothèse de progrès vers un système démocratique. La voix des Birmans eux-mêmes, qu'ils soient ouvriers, fonctionnaires, hommes d'affaires ou conducteurs de taxis, est rarement entendue.

Ici, comme à l'extérieur de la Birmanie, les opinions sont très diverses, aucune position unifiée ne se dégage. «Je suis contre toutes les sanctions, parce que je suis un homme d'affaires et qu'elles me créent des problèmes», indique le propriétaire d'une firme qui importe des voitures d'occasion de l'étranger pour les revendre dans le pays. Une position qui a, au moins, le mérite de la franchise. Mais rares sont les Birmans qui soutiennent sans nuances les politiques de sanctions.

Win Htut, 27 ans, a participé activement aux manifestations de septembre. Il se dit contre les sanctions, «qui empêchent les firmes pétrolières d'investir en Birmanie» car elles bloquent le développement économique du pays. En revanche, ce propriétaire d'un petit café internet applaudit les représailles ciblées, comme «les mesures américaines, qui gèlent les comptes bancaires des membres de la junte». «De telles mesures affectent directement les dictateurs et ne touchent pas la population», dit-il.

La tendance générale semble être au rejet des sanctions car leur impact serait plus fort sur la population que sur les dirigeants du régime. «S'il vous plaît, aidez à développer notre pays», lance une ouvrière qui a perdu son travail il y a six mois. L'usine où elle travaillait, une fabrique gouvernementale de polos destinés à l'exportation, a fermé à cause des sanctions, affirme-t-elle. «15000 emplois ont été supprimés à Rangoon dans les usines à cause des sanctions. C'est pour cela que vous trouvez de plus en plus de jeunes femmes travaillant dans les night-clubs et les karaoke, ou se prostituant près des arrêts de bus», commente son beau-frère, guide touristique(.....)

Tourisme salvateur

Les Birmans semblent unanimes sur certains points. «Si les touristes viennent ici, ils peuvent découvrir notre culture, mais aussi se rendre compte des conditions dans lesquelles nous vivons et en parler à leur retour», note Win Htut, le jeune militant. «Le tourisme est le secteur le plus prometteur pour le pays. Les touristes permettent aux guides et aux agences touristiques, mais aussi aux cyclo-pousse et aux petits commerçants de gagner leur vie», déclare une guide indépendante. Autre sujet d'accord: l'aide humanitaire par les agences étrangères, qu'il s'agisse d'organisations internationales ou d'ONG.
(...)

LIRE CET ARTICLE EN ENTIER ICI


Le 25 novembre

Dans mon tout premier message sur la Birmanie ICI, j'ai déjà évoqué l'histoire de la Birmanie, voici un petit rappel:
  • Birmanie : de la domination coloniale à la dictature sanglante.
Au 19e siècle, l'actuel territoire de la Birmanie devint progressivement une province indienne, au gré des conquêtes britanniques qui débutèrent en 1824. Il sépara t l'Inde, colonie britannique incluant les territoires qui ont formé le Pakistan, le Sri-Lanka et le Bangladesh, de la Chine et de la péninsule indochinoise. En 188 , après l'occupation de l'Indochine par la France, Londres protégea ses flancs en occupant totalement la Birmanie. Ainsi naquit une de ces entités artificielles do t l'Angleterre avait le secre

Sur ce territoire se juxtaposaient une multitude d'ethnies (plus de 130 à l'heure actuelle), cœxistant plus ou moins bien pendant des siècles, avec des traditions sociales, linguistiques, religieuses et économiques différentes.

La plaine centrale, à majorité ethnique birmane, devint le grenier à riz des compagnies anglaises et bientôt leur réservoir de pétrole. En même temps, la puissance coloniale contribua au développement de la bourgeoisie locale, qu'elle acheta en lui offrant des places dans un appareil d'État local, essentiellement décoratif.

Les 40 % de la population restants habitaient pour la plupart au nord et à l'est, dans les « provinces frontières » difficiles d'accès, l'Empire se gardant bien d'y construire des routes. L'autorité coloniale était déléguée aux chefs traditionnels, cependant que les Anglais recrutaient, au sein de ces ethnies, les forces qu'ils envoyaient, quand besoin était, réprimer la population des villes birmanes. Il en résulta de solides haines entre les Birmans et les minorités les plus nombreuses, Karen, Chin, Mon, Kachine, Rakhan, Shan, etc.

La naissance de l'opposition.

Ce furent ces ethnies qui entrèrent d'abord en dissidence, formant des guérillas armées dès les premières tentatives de mise en place d'un pouvoir central. Ces mouvements de rébellion n'ont pratiquement jamais cessé depuis, servant de base à la formation de nombreux partis politiques et de nombreuses zones dites « libérées ».

Dans les villes apparut, comme en Inde, une opposition bourgeoise respectueuse des institutions coloniales. Mais contrairement au Parti du Congrès indien, l'opposition birmane se radicalisa rapidement sous l'influence des idées communistes. En 1930 fut formé le premier parti indépendantiste, puis, en 1933, les premiers syndicats, chez Burmah Oil Company, plus tard rachetée par BP. En 1938, les ouvriers du pétrole firent grève pendant onze mois, grève au cours de laquelle ils parcoururent à pied les 400 kilomètres qui séparaient les puits de la capitale.

L'opposition étudiante de Rangoun avait pour leader Aung San, père de l'actuelle figure de proue du mouvement démocratique, héritier d'une famille de l'aristocratie foncière. Ce dernier fut de toutes les aventures politiques et participa à la fondation, en 1939, du PCB, le Parti Communiste Birman, ce qui ne l'empêcha pas, plus tard, de s'allier à des réactionnaires pour se débarrasser du PCB.

À l'époque, l'Internationale Communiste était aux mains de la bureaucratie stalinienne, dont la politique dite des « fronts populaires » exigeait des partis communistes qu'ils mettent le mouvement ouvrier des pays colonisés à la remorque des forces nationalistes bourgeoises.

Le mouvement nationaliste à la remorque du Japon... puis des « Alliés »

En Birmanie, une grande partie du mouvement nationaliste, derrière Aung San, tomba pendant la Deuxième Guerre mondiale dans le piège d'une alliance avec le Japon. Aung San et les autres dirigeants nationalistes, groupe qui fut nommé les « Trente camarades », prirent la tête d'une Armée Nationale Birmane équipée par Tokyo. Ils s'attaquèrent aux troupes anglaises pour préparer le débarquement japonais, puis rejoignirent le gouvernement fantoche mis en place par Tokyo.

L'indépendance promise tardant à venir, Aung San et ses camarades changèrent de cap en 1944, renouant avec le PCB et passant un marché avec les Alliés en retournant les fusils de l'Armée Nationale Birmane contre les Japonais.

A la fin de la guerre, l'influence du PCB crût rapidement, tandis que Aung San rebaptisait son parti en « Parti Socialiste ». Les grèves se multiplièrent, la population pauvre réclamait le départ des colonisateurs et la fin de la misère. L'agitation armée reprit dans les « provinces frontières », malgré la répression désormais dirigée par le général Ne Win, l'un des « Trente camarades », contre les maquis communistes. Londres redouta un enlisement, qui s'ajouterait au problème que lui posait la Malaisie voisine. Il fut décidé d'abandonner la Birmanie qui devint indépendante en janvier 1948 et, seule des ex-colonies britanniques, quitta le Commonwealth.

De l'opposition à la dictature.

Entre-temps, le 19 juillet 1947, Aung San et cinq ministres du gouvernement provisoire avaient été assassinés. Les auteurs restèrent inconnus, mais la place était libre pour les ambitions d'un certain nombre de dirigeants « historiques » comme Ne Win, qu'ils eussent ou non reçu le soutien des services secrets anglais.

À peine au pouvoir, le gouvernement de la Birmanie indépendante prenait l'offensive contre la population pauvre et contraignait le PCB à passer dans la clandestinité. Pendant dix ans, l'armée dirigée par les anciens membres des « Trente camarades » allait rester dans l'ombre. Mais en 1962 Ne Win l'installait au pouvoir pour ne plus le quitter jusqu'aux émeutes de 1988. Un régime de parti unique - celui du Parti du Programme Socialiste - était instauré pour réaliser « la voie birmane vers le socialisme ». Derrière cette rhétorique empruntée au stalinisme se cachait une dictature sanglante, que les militaires, très vite revenus au pouvoir après les émeutes de 1988, perpétuèrent.

François ROULEAU.



  • Un des pays les plus secrets du monde : Paranoïa, répression et trafics en Birmanie

Cet article a été écrit et publié dans le "Monde Diplomatique" il y a un an tout juste.
Qui parlait de la Birmanie à cette époque? Pourtant la situation était la même (les manifestations des moines en moins)
Si la situation ne change pas, les moines et le peuple Birman auront manifesté pour RIEN.
Si rien ne change, des moines et des laïcs seront morts pour RIEN.


Introduction :

Mise en accusation au Conseil de sécurité des Nations unies le 15 septembre dernier la junte militaire birmane a annoncé, au début du mois d’octobre, (2006) la relance de l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Une procédure engagée il y a un an et à laquelle personne ne croit, surtout pas l’opposition. Du reste, quelques jours après cette déclaration, le pouvoir a arrêté plusieurs opposants, notamment de la Ligue nationale pour la démocratie, parti de Mme Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix, toujours assignée à résidence.


Lire cet excellent article : ICI



  • where are the monks ?

Article en Anglais ( facile à comprendre) : Lire ICI

Le début de l'article:

Ce moine de 26 ans fait partie des milliers de moines qui sont descendus dans les rues de Birmanie au mois de septembre. Comme beaucoup d'entre eux il n'avait jamais imaginé devenir un militant. "je suis un moine normal, je ne suis pas un moine engagé politiquement" dit-il. Mais il a été porté par la ferveur démocratique qui s'est emparé de Rangoon.
Le 25 septembre il est retourné à son monastère tard dans la nuit, passant par dessus le mur car la porte de devant était fermée. La nuit suivante il a été emmené par les soldats.....
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Le 24 novembre


  • L'Onu appelle l'armée du Myanmar à ne plus recruter d'enfants
Les Nations unies appellent le Myanmar à démobiliser l'ensemble des enfants soldats et à mettre fin au recrutement de jeunes de moins de 18 ans, dans un rapport publié vendredi.
Selon le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, les difficultés d'accès dans certaines régions du pays empêchent d'établir un tableau précis de la situation, mais selon des rapports crédibles sur le recours à des enfants soldats, la situation du Myanmar est préoccupante.


Malgré la politique officielle du gouvernement birman de ne pas recruter de jeunes âgés de moins de 18 ans, cette pratique se poursuit à cause de la pauvreté et des pressions de la junte au pouvoir pour accélérer le recrutement au sein des forces armées.

Ban a ajouté que le Myanmar s'était engagé à punir les responsables du recrutement de mineurs et avait fourni des listes d'enfants libérés, mais que les Nations unies n'avaient pas été en mesure de vérifier la véracité de ces actions.

Selon le rapport, plusieurs factions armées du pays recrutent également des enfants parmi leurs combattants, certains n'ayant que neuf ans. (le monde)

Le rapport ajoute que des enfants auraient également été condamnés à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour désertion.

La junte et les groupes d'insurrection ethniques birmans sont accusés depuis longtemps d'enrôler des enfants parmi leurs combattants, des pratiques que toutes les parties ont reconnues ces dernières années.



Le 23 novembre


Temps présent : Un reportage: le journaliste Claude Schauli, grand spécialiste de la Birmanie, a suivi cette crise, de sa genèse à ses derniers jours.
Rediffusion le vendredi 22 novembre 2007 à 0h15 et lundi 26 novembre 2007 à 10h30 et 15h00 sur TSR2 ou regarder l'émission ICI


On croyait à une révolution, mais les évènements récents n'ont débouché que sur une répression violente, et surtout, hors du champ des caméras. Pour Temps Présent, le journaliste Claude Schauli, grand spécialiste de la Birmanie, a suivi cette crise, de sa genèse à ses derniers jours. Il était aux côtés des exilés birmans, en Norvège, qui ont alimenté les chaînes mondiales en images rares. Et il vient de rentrer de la frontière birmane où il a recueilli de bouleversants récits.

Le journaliste Claude Schauli a interviewé à plusieurs reprises l'opposante birmane, Prix Nobel de la Paix, Aung San Su Kyi. Il préparait un nouveau reportage sur ce pays, quand soudain, les manifestations de moines ont commencé dans les rues de la capitale. Dans ce pays, parmi les plus fermés du monde, il est impossible de travailler comme journaliste et les informations n'arrivent que par bribes. Ainsi, il avait fallu plusieurs jours, lors de la répression de 1988, pour savoir que près de 3000 personnes avaient été abattues par les militaires.

Cette fois, les choses ont changé. Grâce aux téléphones portables et aux liaisons satellites, il a été possible de suivre heure par heure le déroulement de cette "Révolution des moines". Et le centre névralgique, c'était la rédaction de la Voix démocratique de la Birmanie, basée à Oslo, et fondée par un groupe d'exilés birmans. Claude Schauli a vécu toute la crise aux côtés de ces exilés et a recueilli des informations de première main.

Mais il s'est aussi rendu sur le terrain, à la frontière entre le Myanmar et la Thaïlande. Là, il a pu recueillir les témoignages des premiers exilés, parvenus à fuir la vague de terreur lancée par les militaires. Nombreux sont les moines, moteur de cette révolte, qui sont parvenus à fuir. Et qui racontent comment ils ont, pacifiquement mais à prix fort, fait vaciller une des juntes les plus brutales du monde.

Le 22 novembre

  • Dans un entretien au "Monde", Ibrahim Gambari fait le point sur sa mission de conciliation:

Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, Ibrahim Gambari, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Birmanie, repart en tournée, vendredi 23 novembre, après avoir vu à Singapour, individuellement ou en petits groupes, la plupart des responsables asiatiques qu'il aurait rencontrés en réunion plénière, si la junte birmane ne s'y était opposée.


"J'ai pu "briefer" les dirigeants des pays d'Asie de l'Est, recueillir leurs conseils sur la démarche à suivre et m'assurer de leur soutien pour les efforts du secrétaire général", a déclaré, mercredi, le diplomate nigérian au Monde, en marge du sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), réuni cette semaine à Singapour. Ibrahim Gambari se rendra au Laos, au Cambodge et au Vietnam avant de rentrer à New York.

De là, il compte retourner en Birmanie en décembre, pour une troisième visite depuis la répression des manifestations d'août et septembre, afin de tenter de lancer des pourparlers, en sa présence, entre le pouvoir et Aung San Suu Kyi, leader de l'opposition et Prix Nobel de la paix.

Plutôt que d'évaluer les chances de succès de sa mission, M. Gambari compare les points positifs et les points négatifs. "Pour l'instant, le positif l'emporte", dit-il. "Mais ça peut basculer."

Côté positif : "Le processus de dialogue paraît être engagé, même s'il est fragile et réversible. Un ministre chargé de faire la liaison avec Aung San Suu Kyi a été nommé et l'a vue deux fois. Elle a été autorisée à rencontrer les responsables de son parti. J'ai été autorisé à lire une déclaration de la part d'Aung San Suu Kyi. Les autorités ont libéré 2 600 prisonniers, dont 700 religieuses et 50 prisonniers politiques de la Ligue nationale pour la démocratie (LND, le parti d'Aung San Suu Kyi). Le rapporteur spécial pour les droits de l'homme, Paulo Sergio Pinheiro, a pu y aller. Le Comité international de la Croix-Rouge est, en principe, invité à y retourner et à voir les détenus. Plusieurs fonctionnaires de l'ONU s'y sont également rendus et nous avons un accord de principe pour l'installation d'un bureau de liaison du secrétaire général de l'ONU à Rangoun."

Côté négatif : "Aung San Suu Kyi est toujours en détention, de même que les autres prisonniers politiques dont nous ignorons le nombre. On fait état de nouvelles arrestations. Il n'y a aucun calendrier pour la "feuille de route de démocratisation en sept points" du régime et lorsque l'on sait qu'il a fallu quatorze ans pour réaliser le premier point, les pays voisins sont en droit de se poser la question. Il n'y a pas, non plus, de calendrier pour le lancement d'un dialogue substantiel : nous n'y sommes pas encore."

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Le 21 novembre


  • La foire aux pierres précieuses attire les foules malgré les appels au boycott.
Au moins 3.500 personnes venant du monde entier auraient d’ores et déjà pris part à la vente aux enchères de pierres précieuses qui a débuté mercredi dernier à Rangoun, selon la presse birmane dimanche.
L’événement doit se poursuivre jusqu’au 26 novembre et d’autres arrivées de commerçants sont prévues.
Le journal d’état La Nouvelle Lumière du Myanmar, souligne que plus de 2.000 négociants sont venus de Chine tandis que d’autres ont afflué d’Inde, de Singapour, de Thaïlande, d’Italie, de Grande Bretagne, du Japon, d’Australie, des Etats-Unis et du Canada.
source : AFP

  • la répression de septembre enfin condamnée par l'ONU.
Souvenez vous, l'ONU avait seulement DÉPLORÉ la répression, mais pas CONDAMNÈ!

La répression violente des manifestations pro-démocratie fin septembre en Birmanie a été condamnée pour la première fois mardi à l'ONU, dans une résolution, par la commission des droits de l'Homme de l'Assemblée générale.

Le texte, non contraignant, "condamne énergiquement le recours à la violence contre des manifestants paisibles exerçant leur droit à la liberté d'opinion, d'expression, de réunion et d'association pacifique".

La résolution a été adoptée par 88 voix contre 24, avec 66 abstentions. La commission siégeait en séance plénière, réunissant les 192 Etats membres de l'ONU. Au vu de ce résultat, le texte devrait être également adopté par l'Assemblée générale, à une date ultérieure.

C'est la première fois que l'ONU "condamne" ces violences commises par la junte militaire birmane contre les manifestants pro-démocratie emmenés par les bonzes.

Le Conseil de sécurité, divisé, n'avait pu que les "déplorer", dans une déclaration le 11 octobre. La Russie et la Chine, principal allié de la Birmanie, étaient intervenues pour édulcorer le texte, rédigé par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.

Dans la résolution de la commission, les Etats membres se déclarent également "gravement préoccupés par les violations systématiques des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, y compris des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, dont souffre encore la population" de Birmanie.

Ils déplorent également "les détentions arbitraires" et "la prolongation de l'assignation à résidence de la dirigeante de l'opposition Aung San Suu Kyi".

Ils appellent le gouvernement birman à "lever les restrictions limitant les libertés" et à "renouer sans tarder le dialogue avec tous les acteurs politiques, y compris la Ligue nationale pour la démocratie (LND, d'Aung San Suu Kyi) et les représentants des groupes ethniques".
source : courrierinternational



Le 20 novembre

  • C'est "honteux", a dénoncé le militant des droits de l'Homme Charm Tong.

Les dix Etats membres de l'organisation (Birmanie, Bruneï, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam) ont choisi de ne pas hausser le ton contre la Birmanie: ils ont refusé de suspendre le pays et ont annulé brutalement l'invitation qui avait été adressée à l'envoyé des Nations unies Ibrahim Gambari.

C'est "honteux", a dénoncé le militant des droits de l'Homme Charm Tong, réfugié de Birmanie. Dans un communiqué, il déplore que l'ASEAN "se lave les mains de la Birmanie et laisse le poids du dossier birman aux Nations unies".

Après le sommet de l'ASEAN, les dix dirigeants prolongeront leur rencontre mercredi par un sommet est-asiatique, auquel participent également la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

source : AP (Associated Press)







  • Rappel : Le Sommet de l'ASEAN s'est ouvert lundi 19 novembre à Singapour:

L'association des pays d'Asie du Sud-Est est très attendue sur une question : la Birmanie.
Le South China Morning Post, ose ce lundi ce que aucun journal asiatique, n'a fait jusque-là : Exiger de l'Asean une position ferme et commune pour faire progresser le dossier birman.

Les membres de l'Asean sont divisés, rappelle le quotidien de Hong Kong : « Il y a des pays comme le Laos ou le Vietnam qui considèrent que la révolte des moines et la répression qui a suivi sont des affaires internes ». La non ingérence est en effet l'une des règles de base de l'Asean.

Et puis il y a des pays comme les Philippines, explique le South China Morning Post qui soulignent que « la situation en Birmanie menace la sécurité régionale. Qu'il faut en conséquence faire pression sur les généraux pour que la démocratie avance ».

Conclusion du quotidien hongkongais : « Avec le soutien de la communauté internationale, ce sont les pays proches de la Birmanie qui peuvent permettre une sortie de crise ».

source: rfi.fr



Le 19 novembre
  • Les nouveaux Bouddhistes

Les bouddhistes français ont protesté officiellement contre la répression des manifestations en Birmanie. Un engagement nouveau pour cette communauté discrète et disparate.
Jeudi 22 novembre, le nouvel an shan aura un goût amer pour cette ethnie birmane, bouddhiste à 99 %. La menace d’une répression militaire est toujours forte. Et elle s’ajoute à la misère des paysans. En France, quelque 800 000 bouddhistes s’en inquiètent. Le geste des milliers de moines birmans rejetant l’aumône des militaires en retournant leur bol a pour le moins marqué les esprits. Ce refus, transgression d’une pratique ancestrale, est devenu le symbole d’un nouveau bouddhisme engagé pour nombre de fidèles dans l’Hexagone.


Habituellement très discrète, l’Union bouddhiste de France (UBF) a officiellement « désapprouvé l’usage de la force contre la population civile et la communauté des moines birmans ». Lettre à l’ambassade de Birmanie et communiqué à l’Agence France- Presse, participation à des émissions de télévision et manifestations pacifiques dans plusieurs grandes villes... Du jamais-vu pour une communauté aussi éclatée que les convictions et les traditions bouddhistes sont diverses.

« J’ai été frappé par cet engagement, confirme Frédéric Lenoir, spécialiste des religions et auteur d’un ouvrage de référence sur le bouddhisme en France *. Chez les laïcs bouddhistes français, il existe depuis quelque temps un fort militantisme tiers-mondiste, écologiste ou pacifiste sans pour autant qu’il s’impose aux religieux et dans les institutions. Cette fois, les institutions bouddhistes de France ont suivi ce mouvement et pris un véritable virage. »

Pour Fabrice Midal, docteur en philosophie et auteur de Quel bouddhisme pour l’Occident ? (Seuil, 2006), c’est aussi « une première ». Converti au bouddhisme à l’âge de 20 ans, il fait partie de ces religieux occidentaux pour lesquels l’engagement est une nécessité. « Etre bouddhiste, c’est aussi être citoyen et en assumer les responsabilités, affirme-t-il. J’ai beaucoup dénoncé le complexe de Peter Pan des bouddhistes, leur incapacité à grandir et à s’investir dans la cité. Mais cela change. »

Olivier Wang-Genh assume cet engagement. Nouveau président de l’UBF depuis le printemps, il est à la tête d’une communauté zen regroupant 700 membres. « Notre prise de position sur la Birmanie est un peu nouvelle, confirme-t-il. Cela répond au besoin de reconnaissance de nos communautés ; une manière de montrer que nous ne sommes pas une bande d’originaux qui font des trucs un peu exotiques dans leur coin. »

Le nouveau bouddhisme à la française trouve sa légitimité dans l’action du dalaï-lama pour le Tibet, bien sûr. Mais aussi dans celle du moine zen vietnamien Thich Nhat Hanh. D’abord exilé, puis vivant en France depuis trente ans, il est reconnu dans le monde entier pour sa défense d’un bouddhisme moderne intégrant certaines valeurs occidentales. Une forme de rupture avec les pratiques héritées des années 70, très centrées sur l’individu. Avançant dans ce sens, l’UBF répond dorénavant aux sollicitations de l’Assemblée nationale ou du Sénat sur des problèmes d’éthique ou de société. « Il n’existe pas une communauté bouddhiste comme on peut parler d’une Eglise catholique, précise Olivier Wang-Genh, ça n’est donc pas facile. » Une majorité des bouddhistes français sont d’origine extrême-orientale (environ 400 000 fidèles). Ces derniers vivent leur croyance au sein de leur communauté. Pour les autres, les degrés de connaissance et d’engagement sont très divers.

Source : le figaro

J'ai déjà évoqué toutes les actions et les soutiens de la communauté bouddhiste (le shanga) dans mon message : Un moine peut-il manifester







2) Concert Solidarité Birmanie : LES AILES DE L'ESPOIR






Le 10 déc. 07 à 20h00 à Bruxelles
au Botanique

Avec JANE BIRKIN (marraine de l'événement), ETE 67, Sasha Toorop, Karin Clercq, Samir Barris, Charline Rose, Vincent Liben (Mud Flow), Delphine Gardin (Monsoon), Marie VanR, Maria Palatine, …
Les réservations sont ouvertes au 02/218.37.32 et sur www.botanique.be






3) Présentation de SOS BIRMANIE :







SOS Birmanie est une association à but non lucratif nouvellement créée par des artistes / activistes engagés pour la cause de la population de la Birmanie depuis des années, et motivées par la volonté de partager leurs compétences, expériences, et connaissances du pays.

SOS Birmanie a pour but de sensibiliser, d'informer et de dénoncer la situation politique, économique et sociale de la Birmanie aux mains d'une dictature militaire brutale depuis 45 ans. Dans cette perspective, l’association met en œuvre aussi souvent que possible des actions de mobilisation/sensibilisation et surtout des événements artistiques, afin que la souffrance de ce peuple soit relayée et non ignorée.

L’association est ainsi ouverte à toute collaboration avec des personnes souhaitant s’engager de manière bénévole auprès de notre équipe pour soutenir nos actions. Les artistes sont également les bienvenus.


ACTE 1 Scène 1:

Cliquer sur l'image pour l'agrandir.



Voir le blog de SOS BURMA/SOS BIRMANIE: ICI


4) Festival URGENCE BIRMANIE à Paris les 24 et 25 Novembre:


- On m'informe ce jour ( jeudi 22/11) dans un commentaire :

Au LUCERNAIRE FORUM,
53 rue Notre-Dame-des-Champs (métro Notre-Dame-des-Champs ou Vavin)

Festival "Urgence Birmanie" les 24 et 25 novembre.
- samedi 16 h 30 "Derrière la palissade" et "Thamanya, un espoir pour la Birmanie". Débat avec le réalisateur.
- samedi 20 h : "Total denial" (+débat)
- dimanche 16 h 30 : "Son pays est une prison" + courts métrages. Débat avec le réalisateur.
- dimanche 20 h : "Total denial" (+débat

Merci à JM pour ces renseignements


Et je viens juste de découvrir un blog qui parle de ce Festival URGENCE BIRMANIE: ICI

Images du dedans (Thamanya de Arthur Morgane et Son pays est une prison de François Rosolato), du dehors (Total denial de Milena Kaneva) ou juste à la frontière (Derrière la palissade de Séverine Vanel), elles racontent la dictature et son lot d’atrocités : travail forcé, persécutions, exils... Comment filmer ce qu’il est interdit de montrer ? Comment rapporter l’indicible ? Les dispositifs, d’un réalisateur l’autre, se répondent pour composer une programmation contrastée, poétique à ses heures, emplie de dureté, à l’image de ce pays.




2 commentaires:

Ferguson a dit…

Une initiative intéressante :

Au LUCERNAIRE FORUM,
53 rue Notre-Dame-des-Champs (métro Notre-Dame-des-Champs ou Vavin)

Festival "Urgence Birmanie" les 24 et 25 novembre.
- samedi 16 h 30 "Derrière la palissade" et "Thamanya, un espoir pour la Birmanie". Débat avec le réalisateur.
- samedi 20 h : "Total denial" (+débat)
- dimanche 16 h 30 : "Son pays est une prison" + courts métrages. Débat avec le réalisateur.
- dimanche 20 h : "Total denial" (+débat)

Catherine a dit…

Merci pour cette information