mardi 4 mars 2008

Ne pas être piégé par la Haine et l'Aversion



Extraits d'un enseignement de Sister Ariya Nani (Nonne bouddhiste de la tradition théravada birmane, disciple du Maître Sayadaw U Janaka )




(...)
Pratiquer mettâ signifie rayonner de la bienveillance et souhaiter que tous les êtres soient heureux

Parfois metta ( mot pali) est traduit par « amour ». Mais l’usage de ce mot est délicat car il fait le plus souvent référence à la relation que l’on peut avoir dans un couple, entre amants ou entre parents et enfants. Or ce type d’amour est le plus souvent basé sur l’attachement, la dépendance, le désir et de nombreuses attentes non exprimées. 

En d’autres termes, ce que l’on appelle généralement « amour » est attachement tandis que mettâ est détachement ou amour sans attachement.


Metta est un état mental que l’on peut développer par la pratique. 

C’est un état d’esprit pur et complètement désintéressé qui est bénéfique pour soi et pour les autres, dans l’ici et maintenant comme dans les existences futures. (...)


Cette pratique n’a pas pour but d’envoyer ou de transmettre quelque chose à l’autre personne

La méditation metta consiste à développer cet état mental qui souhaite le bonheur à tous les êtres. C’est une pratique qui ouvre le coeur et inclut chaque être vivant dans notre amour, de manière inconditionnelle. 

Cela signifie que nous devons développer cette qualité en nous-mêmes, en prenant une autre personne comme objet de notre méditation. Il doit être bien clair que cette pratique n’a pas pour but d’envoyer de l’amour bienveillant à l’autre personne pour la rendre heureuse. Nous n’essayons pas d’envoyer ou de transmettre quelque chose à l’autre personne. Nous la prenons simplement comme objet de méditation pour développer cette qualité en nous (...)


Je crois qu’il est important de remarquer que pratiquer l’amour bienveillant envers un être malfaisant ne signifie pas que nous approuvons ou que nous acceptons les actions qu’il a pu commettre. Si quelqu’un nous a blessé émotionnellement ou même infligé des sévices corporels, rayonner mettâ pour lui ne signifie pas que nous approuvons son comportement ni que son action était « bonne » ou justifiée. 


Ne pas réagir par la colère ou la haine

Nous essayons plutôt de ne pas réagir par la colère ou la haine, c’est-à-dire de ne pas fermer notre coeur à cette personne. Avec metta nous voyons plus clairement les choses parce que nous ne sommes pas piégés par la colère et l’aversion. Nous essayons simplement de considérer cette personne comme un autre être vivant qui désire autant que nous le bonheur. 

Un sentiment pur et authentique de metta ne dépend pas des circonstances et ne choisit pas les êtres en fonction de ce qu’ils nous ont fait ou pas fait. C’est un amour inconditionnel qui n’attend rien en retour. Notre capacité d’amour doit être réellement sans limites et infinie.

(...)

Les dangers de la haine 

Parfois, quand notre esprit est envahi par la colère ou l’aversion, dosa , et qu’il est difficile de ressentir mettâ pour quelqu’un, nous devrions réfléchir aux dangers de dosa et aux bienfaits de la patience. (...)

Quand dosa est présent dans l’esprit, nous sommes incapables de distinguer la cause de l’effet ni les bonnes actions des mauvaises.

En présence de dosa , nous ne savons plus ce qui est légal et ce qui ne l’est pas.

A cause de dosa , de nombreuses personnes peuvent nous haïr et nous aurons beaucoup d’ennemis.

Nous risquons de commettre de multiples erreurs et, au moment de la mort, notre esprit sera en proie à la confusion et aux tourments.

Mourir ainsi entraîne une renaissance en enfer.

Dans le monde, il n’y a pas de plus grand danger que dosa et dans l’esprit, il n’y a pas d’état mental capable d’ensorceler comme dosa .

Dosa peut mettre en pièce notre dignité et celle des autres. Si l’on se met en colère en réaction à la colère de quelqu’un, on devient pire que l’autre.

Une personne colérique vieillit plus vite et meurt souvent plus jeune. Elle perdra vite ses attraits physiques. Si on a beaucoup de dosa , on sera laid dans les existences futures ... Tels sont certains des dangers exposés dans les Ecritures.

De plus, au quotidien, dosa peut nous empêcher de manger et de dormir. A cause de dosa nous pouvons tomber en disgrâce de manière catastrophique ; nous risquons d’avoir beaucoup d’ennemis et de souffrir énormément ; nous risquons d’être séparés de notre femme ou mari et de notre famille ; nos amitiés s’effriteront, nos liens amicaux se dénoueront ; nous en perdrons notre santé ; nous aurons peut-être à payer des amendes ou à subir des châtiments comme l’emprisonnement ; nous serons sujet à l’hypertension, aux maladies cardiaques ou avoir une attaque.

L’énumération des dangers de dosa est sans fin tant ils sont nombreux. C’est ainsi que nous devrions réfléchir aux risques que présente cet état d’esprit négatif. Si nous réfléchissons souvent aux dangers de dosa , le dosa de notre coeur et de notre esprit diminuera puis disparaîtra peu à peu.

Source : "Vivre à l'ombre de metta" - Le refuge - Lire le texte en entier sur vivre le dhamma 


  • Lire sur ce blog tous les messages se rapportant à Metta : ICI 

Aucun commentaire: