dimanche 20 avril 2008

Compassion et sagesse


Un nouvel extrait du livre de Jack Kornfield "Dharma Vivant"


La base de l’enseignement du Bouddha peut se résumer en deux mots : compassion et sagesse.

Dans son aspect passif, la sagesse est cette vision intérieure qui pénètre la nature de l’existence et l’équilibre de l’esprit qu’apporte cette illumination. Compassion et tendresse sont les aspects actifs de la sagesse, l’expression d’une compréhension profonde du Dharma, des lois de la nature.

Les pratiques de méditation décrites dans ce livre mettent l’accent sur le développement de la vision intérieure, d’où émergera naturellement la compassion.

La plupart des maîtres axent leur enseignement sur la compréhension des caractéristiques du processus corps-esprit, sachant que l’expérimentation directe de l’impermanence, du déplaisir et du vide aura pour fruit l’amour et la compassion.

Lorsque l’on comprend et que l’on perçoit la souffrance dans sa propre vie, on a envie d’aider les autres êtres qui souffrent eux aussi. Le sentiment de libération qui naît alors de la révélation de la vacuité du monde donne l’envie de partager cette lumière et cet amour avec les autres.

L’amour universel se nourrit de l’absence totale d’égoïsme, et toute la pratique bouddhiste tend à l’éradication de la convoitise, de la haine et de l’erreur, qui sont les racines de l’égoïsme. La culture de l’attention, centrale au développement de la vision intérieure, revient à cultiver la tendresse et la tolérance puisqu’elle nous amène à laisser les choses exister telles qu’elles sont. Y voir clair sans juger, sans réagir, sans égoïsme, tel est le champ de la sagesse et de l’amour.

Les enseignements décrits dans ce livre parlent surtout du développement de la vision intérieure, mais la tradition bouddhiste nous parle de la méditation axée sur la vision intérieure et la tendresse comme de pratiques complémentaires.

Certains maîtres travaillent davantage sur la vision intérieure, d’autres sur la tendresse. Il peut s’avérer très utile de commencer par choisir des pensées et des états d’esprit de tendresse comme objets de méditation quotidienne.

Le chemin de la sagesse, s’il n’est pas équilibré par la compassion, peut devenir analytique et desséchant, et l’amour cultivé sans la sagesse peut être superficiel ou source d’erreur.

Les chemins de la vision intérieure et de la sagesse peuvent sembler séparés, mais on doit les réunir si l’on veut que la pratique soit complète. La compréhension juste était la base de la pratique du Bouddha, et il nous a enseigné tout ce qui venait par la suite : atteindre la libération pour le bien de tous les êtres. Tout ce qui peut aider à mettre fin à l’égoïsme : charité, bonnes actions, méditation sur la tendresse (toutes choses enseignées dans les temples bouddhistes) ou encore la voie de la libération menant à la plus grande sagesse, tout cela appartient de la voie du Bouddha.

Au fur et à mesure que nous progressons, nous comprenons qu’il n’est pas envisageable de ne pas libérer tous les êtres, car s’il en était ainsi, nous continuerions de vivre dans l’illusion d’un soi distinct des autres. Quand nous sommes parvenus à comprendre l’absence de dualité et le vide, la sagesse nous ramène à l’amour et à l’expression la plus lucide de la compassion.

Source : Jack Kornfield : Dharma Vivant p 40



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