vendredi 4 avril 2008

MARCHE MEDITATIVE DURANT UNE RETRAITE



Une des plus grandes difficultés de la méditation : ne jamais chercher à retrouver telle ou telle sensation. On marche et l’on observe sans rien vouloir, on s'assoit pour observer sans rien attendre.

On doit accueillir tout ce qui se présente à notre conscience ; que ce soit des choses ou sensations agréables, comme des sensations désagréables ou neutres.
Dans la vie de tous les jours, on fuit les sensations désagréables et l’on recherche les sensations agréables.

Dans la Méditation, on ne cherche rien, on doit seulement observer, moment par moment, calmement, tout ce qui se passe au sein du corps et de l'esprit.
( Extrait de mon récit retraite intensive 4e jour )



La Marche

Comme je commence nettement à ressentir l'intention avant le mouvement, je fais maintenant 7 notes à chaque pas au lieu de 3. Et lorsque j'arrive au bout de mon chemin, je note : "debout debout" et "immobile" puis, "intention de tourner" au moment même où je sens cette intention, puis "tourner tourner" au moment où je tourne.

Puis de nouveau "debout debout" et avant de lever le pied , dès que je ressens bien l'intention, je note mentalement " intention de lever" puis " lever” , ensuite "intention d'avancer" et "avancer", puis "intention de poser" (mon pied reste quelques fractions de seconde en l'air) puis "poser " (lorsque le talon touche le sol) et "toucher", lorsque la pointe du pied touche le sol à son tour.


En faisant ces 7 notes, ma concentration devient de plus en plus forte.

Si mes assises deviennent meilleures, c'est que la marche, juste avant, devient meilleure. Je commence à équilibrer l'énergie et la concentration. Et, comme le souligne le Vénérable durant son enseignement, l’énergie mentale induit l’énergie physique.
(Extrait de mon récit retraite intensive 6e jour )


À partir du 6e ou 7e jour, j'ai observé de plus en plus de sensations au cours de la marche méditative:

En décomposant les mouvements en 6 ou 7 phases, afin d'observer l'intention puis le mouvement lui même, on observe de plus en plus de choses, de phénomènes. (Bien évidemment on ne regarde pas les mouvements avec les yeux; on les ressent, puisque l'on a le regard dirigé à environ 1 mètre devant soi). La réalité ultime du mouvement est différente de la réalité conventionnelle.


J'ai toujours pensé qu'il y avait les mouvements du "lever" celui de l' "avancer" et enfin du "poser". En réalité, comme pour les mouvements d'abaissement et de soulèvement de l'abdomen, si on observe attentivement, on peut voir qu'il n'y a pas un mouvement mais des multitudes de petits mouvements.


Lorsque le pied se lève, je peux observer que ce mouvement est constitué de plusieurs petits mouvements différents, qu'il ne s'agit pas d'un seul mouvement d'élévation du pied mais de plusieurs, il y a comme des saccades à l'intérieur du mouvement même. Même chose lorsque j'avance le pied, je ressens bien que lorsque le pied avance il n'y a pas un mouvement linéaire, mais plusieurs mouvements, comme si l'avancement se faisait aussi pas saccades. Chaque mouvement a un début et une fin.


Une fois de plus, c'est difficile d'expliquer avec des mots ce que l'on observe. La sensation de légèreté ressentie au moment de lever et d'avancer le pied et la sensation de lourdeur au moment où le pied se pose deviennent plus fortes.


Chez moi je pratiquais peu la marche méditative et je passais plus de temps assise. Grâce à la pratique intensive de la marche, j'ai compris l'importance de cette forme de méditation.


Il est essentiel de marcher avant de s'assoir, afin de bénéficier durant l'assise, de la concentration acquise durant la marche et de l'énergie nécessaire à l'observation des phénomènes.

Observer attentivement demande beaucoup d'énergie, sans énergie, l'observation est faible et superficielle. (Extrait de récit retraite intensive 7e jour)

Aucun commentaire: