dimanche 22 juin 2008

L'idée d'un "soi" est la cause même de la souffrance

Soyez attentifs. Certains d'entre vous ne se rendent peut-être pas compte qu'ils sont en train d'entendre (lire) le Dhamma.
Ajahn Chah nous enseigne ici un Dhamma que vous ne trouverez pas dans les Écritures. Beaucoup lisent les Écritures sans voir le Dhamma....Faites attention à ne pas manquer l'essentiel ni à vous méprendre sur son sens.....

Si vous voulez connaître le Dhamma, où allez-vous le chercher ? Il faut le chercher à l'intérieur de votre corps et de votre esprit. Vous ne le trouverez pas sur les étagères d'une bibliothèque (Ajahn Chah)
ni sur ce blog....



Cet enseignement a été donné en 1977 à l'Institut Manjushri, dans le Comté de Cumbria, en, Angleterre.



Le Supérieur de l'Institut m'a invité à vous donner aujourd'hui un enseignement. Je vous demanderai donc à tous de vous asseoir en silence et de pacifier votre esprit...

Certains comprennent, mais ne prennent pas la peine de pratiquer, tandis que d'autres ne comprennent pas et n'essaient pas de comprendre. Je ne sais pas que faire d'eux. 

Pourquoi les êtres humains fonctionnent-ils ainsi ? Ce n'est tout de même pas une si bonne chose que d'être ignorant ! Mais j'ai beau le leur dire, ils n'écoutent pas. Je ne sais pas ce que je peux faire de plus. Les gens ont tellement de doutes quand ils pratiquent ! Ils passent leur temps à douter. Ils veulent tous atteindre le nirvana, mais sans vouloir prendre le chemin qui y conduit. C'est incroyable ! Quand je leur dis de méditer, ils ont peur ou, s'ils n'ont pas peur, ils s'endorment, tout simplement....

L'enseignement que je vous propose aujourd'hui est un moyen de résoudre les problèmes dans l'instant présent et dans la vie présente. 

Certains prétendent avoir trop de travail pour trouver le temps de pratiquer le Dhamma, alors ils demandent : « Que pouvons-nous faire ? » Je leur réponds : « Est-ce que vous respirez pendant que vous travaillez ? » « Oui, bien sûr que nous respirons ! » « Et comment se fait-il que vous ayez le temps de respirer alors que vous êtes si occupés ? » Ils ne savent pas quoi répondre. « Si vous avez simplement sati en travaillant, vous aurez tout le temps de méditer»....


... Dans les enseignements, il y a une réflexion sur le non-soi : « Ceci n'est pas moi, cela ne m'appartient pas. » Mais les gens n'aiment pas entendre ce genre d'enseignement parce qu'ils sont attachés à l'idée d'un soi. Or voilà : c'est la cause même de la souffrance. Il ne faut pas perdre cela de vue.

... la colère ne nous appartient pas, alors nous ne pouvons pas lui donner des ordres. Il arrive que deux heures plus tard elle soit toujours là et puis, d'autres fois, elle disparaîtra en une heure. S'attacher à la colère comme si elle nous appartenait en propre ne peut que nous faire souffrir. Si elle était vraiment à nous, elle devrait nous obéir. Si elle n'obéit pas, c'est que nous faisons erreur. Ne vous laissez pas piéger par cette erreur. Que l'esprit soit heureux ou triste, n'y croyez pas ! Que l'esprit adore ou déteste quelque chose, n'y croyez pas ! Tout cela ne sont que des vues erronées...

Dans l'enseignement du Bouddha, il est dit que le meilleur moyen de dépasser la souffrance est de voir que « ceci n'est pas moi » et « ceci n'est pas à moi ». C'est la méthode la plus efficace qui soit. Mais, en général, nous n'y prêtons pas grande attention et, quand la souffrance arrive, nous nous contentons de nous lamenter sans rien en apprendre. Pourquoi ? Nous devons absolument approfondir ces choses et développer « Bouddho », « Ce qui sait ».

La loi d'aniccam nous dit que tout est impermanent. Si on veut que les choses soient permanentes, on se prépare beaucoup de souffrance. À chaque fois qu'apparaîtra un signe d'impermanence, on sera malheureux. Par contre, si on voit que les choses changent parce que c'est dans leur nature, on est en paix, il n'y a pas de conflit. Si on veut que les choses soient permanentes, on va vivre sans cesse en conflit, on peut même arriver à en perdre le sommeil. Tout cela à cause de l'ignorance d'aniccam, l'impermanence, l'enseignement du Bouddha....

Pour vraiment voir le Dhamma, vous devrez regarder dans votre propre corps et dans votre esprit... Avant de pouvoir réaliser le Dhamma, vous devez savoir où le chercher. Le Dhamma né du corps doit être vu dans le corps. Et comment regarderez-vous le corps ?

Avec l'esprit. Vous ne trouverez le Dhamma nulle part ailleurs, parce que c'est précisément là que naissent aussi bien le bonheur que la souffrance. À moins que vous n'ayez déjà vu le bonheur apparaître dans les arbres ? Ou sortir des rivières ? Ou tomber du ciel ? Le bonheur et la souffrance sont des émotions qui naissent dans notre corps et dans notre esprit.
Voilà pourquoi le Bouddha nous dit de prendre conscience du Dhamma ici même

Source : Livret 15- Le refuge 
Extraits du même enseignement : Souffrance ordinaire et extraordinaire



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