jeudi 11 novembre 2010

L'importance et les bienfaits du végétarisme

Un précepte bouddhiste : "Je ne tuerai pas, je ne blesserai pas d'êtres vivants, aussi petits soient-ils" 

Or en mangeant de la viande ou du poisson, je laisse les autre tuer pour moi, où est la différence?

cathy 


Etude de Lama Cheudroup

 «  Le premier geste très simple et très profond que nous pouvons faire pour la planète est de devenir végétarien  » disait récemment Rimpoché lors d'une conférence à l'Université Laval de Québec. 
Quelle que soit la façon dont on l'envisage, l'alimentation animale est une atteinte à la vie et à la santé de la planète et de ses habitants. Contrairement aux idées reçues, le régime végétarien, loin d'être un moins, est un grand plus de tous points de vues : éthique, écologique, mais aussi sanitaire. Cet article examine en détail ces différents aspects au regard de sources spécialisées.


D'un point de vue éthique


"Du point de vue du Dharma, tous les vivants sont considérés comme égaux. Nous autres, êtres humains, sommes en mesure de nous passer de viande. En tant qu'être humain, je pense que notre nature profonde nous porte au végétarisme, ainsi qu'à faire tout notre possible pour éviter de nuire aux autres espèces ."
Le Dalaï Lama
 

De nombreux maîtres bouddhistes tels SS Dalaï Lama, SS Karmapa, Thich Nath Hanh, Lama Denys Rimpoché, et bien d'autres encouragent ainsi explicitement leurs disciples à arrêter ou au moins à réduire leur consommation de viande.
Le premier acte positif est celui de respecter la vie, toute forme de vie. La règle d'or de l'éthique dit « ne fais pas à l'autre la violence dont tu ne voudrais être la victime » ou bien « considère autrui comme toi-même » ou encore « considère tous les vivants comme tes parents ». Shabkar (1781-1851), un grand yogi tibétain semblable à Milarépa, a écrit un ouvrage entier sur le végétarisme : Les larmes du bodhisattva  - Editions Padmakara . En voici un extrait :
"La viande est une source d'obstacles sur la voie. La consommation de viande est très certainement une cause de souffrance pour les autres ; aucun autre aliment n'est la source d'une si grande souffrance (...) tous doivent s'abstenir de manger de la viande. Nous devons considérer la viande comme impure et comme la chair de nos propres parents et enfants. Nous devons considérer la viande comme du poison" .
Dans ce livre, Shabkar insiste particulièrement sur le lien de causalité qui existe entre le mangeur de viande et la mort de l'animal. Le boucher n'est qu'un intermédiaire, car il n'y a de bouchers que parce qu'il y a des mangeurs de viande… L'ignorance de cela vient souvent du fait que la viande que l'on achète au supermarché semble « propre » : bien découpée, bien emballée, bien présentée. Nous n'avons plus la conscience de la chaîne qui précède l'arrivée de la viande dans notre assiette. Si l'on veut se faire une idée précise de la question, il est très utile d'aller regarder des vidéos sur ce qui se passe dans les abattoirs (par exemple sur "Youtube" faites une recherche sur abattoirs ou slaughter house en anglais). Ces images valent mieux que n'importe quel commentaire, et l'on peut même dire qu'elles se passent de commentaires.
Une fois vu, on ne peut plus dire qu'on ne sait pas. On peut continuer à manger de la viande, mais on sait d'où elle provient, et elle a un goût différent...



     D'un point de vue écologique

La consommation de viande est l'une des plus importantes sources de pollution de la planète.




En 2005, Henning Steinfeld, directeur du Département Information et Politique de l'Elevage de la FAO ( Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture des Nations Unis ), écrit en introduction de son rapport (1) destiné aux dirigeants :
« Le secteur de l'élevage apparaît comme l'un des deux ou trois facteurs les plus significatifs des problèmes environnementaux les plus graves, à tous les niveaux, du niveau local au niveau global. Les découvertes de ce rapport suggèrent une politique majeure concernant les problèmes de dégradation des sols, de changement climatique, de pollution de l'air, de manque d'eau, de pollution des eaux et de diminution de la biodiversité. La contribution de l'élevage aux problèmes environnementaux est massive, et sa contribution potentielle à leur solution est d'égale importance. L'impact est tellement significatif, qu'il convient de s'en occuper d'urgence. »

Gaspillage de nourriture

Le bétail mondial consomme une quantité de nourriture pouvant subvenir aux besoins de 8,7 milliards d'humains.
Plus du tiers du rendement mondial en céréales est destiné aux animaux chaque année, de même qu'un quart de la production mondiale de poissons. (FAO). Aux Etats-Unis, c'est 70% de la production céréalière qui est destinée au bétail (USDA FAS-1991).
En l985, pendant la famine en Ethiopie, le pays exportait des céréales pour le bétail anglais… (Compassion in world farming).

Gaspillage de l'eau

 La pénurie d'eau potable menace à l'échelle mondiale : 40% de la population, répartie dans 24 pays, souffrent de pénurie d'eau, tant en quantité qu'en qualité. (Banque mondiale). Il faut 21 000 litres d'eau pour produire un kilo de viande. Il faut 210 litres d'eau pour produire un kilo de céréales.
On estime que la moitié de la consommation d'eau potable mondiale est destinée à la production de viande et de produits laitiers. Aux États-Unis, 80% de l'eau potable sert à l'élevage des animaux.


Effet de Serre

 "L'élevage dans tous ses aspects est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre" ( Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture des Nations Unis, FAO ), ce qui est une part plus importante que pour le transport, c'est-à-dire que toutes les voitures et les camions dans le monde.
Il émet aussi 37% du méthane mondial dont la majeure partie provient de la fermentation des excréments des ruminants. Le méthane est 23 fois plus polluant que le dioxyde de carbone quant à l'effet de serre.

 

Déforestation et gaspillage des terres

Actuellement, l'élevage occupe 70% des terres agricoles et 30% de la surface des terres de la planète. Sur 1 acre de terre : 20 végétaliens peuvent se nourrir ou l carnivore . "Plus de 200 millions d'hectares de forêts tropicales ont été détruites depuis 1950, notamment pour faire place à des pâturages ou des fermes de bovins" (Kaimonitz D.-1995. Livestock and Deforestation in Central America - 1995) . Pour un hamburger , on transforme en pâturage : 6 mètres carrés de forêts vierges, détruisant 75 kilogrammes de matière vivante, 20 espèces végétales, 100 insectes et des douzaines d'espèces d'oiseaux, de reptiles et de mammifères (Jeremy Rifkin) .
 

Substances toxiques dans l'environnement et la viande

"A cause du phénomène de la bioconcentration, la viande contient environ 1 4 fois plus de résidus de pesticides que les végétaux" ( Lewis Regenstein (3) ).
"Aux États-Unis, les fermes d'élevage ont généré 4 milliards de tonnes de déchets animaux en 1996 polluant les eaux plus que toutes les autres sources industrielles combinées" (Ministère de l'environnement américain). Ces déchets entrent dans les cours d'eaux et rivières, polluant les sources d'eau et contribuant à l'émergence de maladies qui affectent toutes les espèces.

Du point de vue de la santé

Devenir végétarien n'est pas un moins, c'est un plus pour la santé.



Voici quelques uns des principaux bienfaits :
- Les maladies cardio-vasculaires : l'Association Médicale Américaine a souligné que plus de 90% des maladies cardiaques pourraient être prévenues par une diète végétarienne. Les produits animaux sont la principale source de gras saturés et l'unique source de cholestérol dans l'alimentation.
- Le Cancer : de nombreuses études épidémiologiques et cliniques ont montré que les végétariens sont environ 50 % moins susceptibles de mourir d'un cancer que les non végétariens ; en particulier pour le cancer du colon car contrairement aux carnivores qui ont un intestin court, l'intestin humain est long ce qui ne permet pas à l'organisme d'éliminer rapidement la chair en putréfaction avant que celle-ci ne devienne toxique.
Enfin, un fait à remarquer : les peuples réputés pour leur longévité, comme les Hunzas, les Bulgares, les Caucasiens et les Indiens du Yucatan, présentent traditionnellement un régime alimentaire pauvre en viande..

Et l'équilibre alimentaire dans tout ça ?

Voici la position officielle de l'Association Américaine de diététique et des diététiciens du Canada (2) : «  Les régimes végétariens menés de façon appropriée sont bons pour la santé, adéquats sur le plan nutritionnel et bénéfiques pour la prévention et le traitement de certaines maladies  ».
Le principe pour équilibrer son menu lorsque l'on est végétarien est d'avoir les 22 acides aminés, dont les huit essentiels qui doivent absolument se retrouver dans l'alimentation car l'organisme est incapable de les fabriquer. Alors que les protéines d'origine animale sont complètes en elles-mêmes, celles d'origine végétale se complètent entre elles. C'est-à-dire que le végétarien doit faire les combinaisons alimentaires qui s'imposent, notamment en associant certains aliments entre eux au cours d'un même repas. Il existe deux grands principes : associer un produit laitier à une céréale (ex : pâtes à la béchamel) ou associer une céréale à un légume sec comme cela se fait couramment en Orient (couscous pois chiche, riz dal, etc.).
Il y a aussi les germes de soja et la pâte de soja, appelée tofu, très riche en protéines végétales, utilisés depuis des siècles par exemple par les Japonais.
Concernant le fer, il est abondant dans les grains entiers, les légumineuses et les fruits. Son assimilation est d'autant plus facilitée que notre alimentation est riche en vitamine C.   


     L'importance d'un engagement

En conclusion, voici un extrait de lettre du Venérable Thich Nath Hanh, écrite en Octobre 2007 au monastère de Blue Cliff (4) :
«  Aller vers le végétarisme peut être la manière la plus efficace de combattre le réchauffement planétaire… Thây pense qu'il n'est pas si difficile de cesser de manger de la viande, quand on sait que, ce faisant, on sauve la planète. Les communautés laïques devraient se montrer courageuses et produire un engagement à manger végétarien au moins 15 jours par mois. Si nous pouvons faire cela, nous éprouverons un sentiment de bien-être. Nous aurons de la paix, de la joie et du bonheur dès le moment où nous formulerons ce vœu et cet engagement. (…)
Prenons soin de notre Mère la Terre. Prenons soin de toutes les espèces, y compris de nos enfants et de nos petits-enfants. Rien qu'en étant végétarien, on peut déjà sauver la Terre …. Etre végétarien signifie ici ne pas consommer de produits de l'élevage. Si on cesse de les consommer, ils cesseront de les produire. Seul un réveil collectif peur créer une détermination suffisante pour l'action.  »




Source : http://www.blog-rimay.net/ 

1 commentaire:

Nicolas a dit…

Hello Cathy
Comme dit le vieille adage:"tu prêches un converti". Merci pour cette article,cela fait un moment que je viens ici et je ne m'en lasse pas,comme tout le monde j'apprécie.Chacun apporte sa petite pierre à l'édifice, ben toi tu viens avec la brouette c'est sympa pour les autres! a bientôt