dimanche 19 décembre 2010

LE BOUDHA ET LES ANIMAUX

LA COMPASSION BOUDDHISTE S'ETEND A TOUTES FORMES DE VIE



Le Bouddha dénonce le mal fait à des animaux

Siddhârtha Gautama (v. 580 - v. 500 AEC), le Bouddha, aimait et respectait les animaux, qui le lui rendaient bien, comme l’attestent nombre de Soutras. Pour l’Éveillé rien ne justifiait les violences commises à leur égard, rien ne justifiait les souffrances que les êtres humains leur font subir. Rien, ni les habitudes alimentaires, ni les traditions religieuses.

Dans l’Aggi Sutta (“Sermon sur les feux”, Anguttara-Nikâya, Sattaka-Nipâta, Vagga VI [IV, 41-46 PTS]), le Bouddha est pris à partie par un religieux s’apprêtant à commettre un holocauste, c’est-à-dire un gigantesque sacrifice au cours duquel 1.500 bovins et 1.000 ovins devaient être immolés.
( ...)

le Bouddha (...) dénonça fermement les sacrifices d’animaux et la pratique des “feux” malsains de l’avidité, de la haine et de l’illusion, qui tous entraînent le mal et la violence à l’égard des êtres vivants, et il loua les “feux” purs, sources de bien-être.
Convaincu, le religieux, qui sans doute n’attendait que cela, décida de renoncer à ses sacrifices sanglants, et de libérer son troupeau d’animaux, s’exprimant avec la force poétique de l’émotion heureuse et sereine :
“Je rends à la liberté tous mes animaux, je leur laisse la vie. Qu’ils mangent librement de l’herbe, qu’ils boivent librement l’eau fraîche, qu’ils jouissent de la douceur du vent soufflant sur leur corps.”


Le bouddhiste évite de faire souffrir les êtres vivants

En matière de respect de nos frères animaux, pas grand chose n’a changé de nos jours. Ou plutôt si, les animaux ont été chosifiés, leur massacre a été désacralisé, et se produit actuellement à l’échelle industrielle.

Le Bouddha, de la même façon qu’il combattait les sacrifices d’animaux, que ce soit à titre religieux ou alimentaire  aurait condamné l’attitude insensible, avide et irresponsable des sociétés humaines actuelles à l’égard de la nature. Il aurait trouvé abjects les élevages industriels et les usines à viande, au sein desquels chaque année des dizaines de milliards d’animaux connaissent une vie de cauchemar, pour en fin de compte subir une mort indigne - et il aurait été horrifié de voir de combien d’autres façons encore les animaux sont maltraités actuellement ! Le Bouddha aurait également trouvé affreux que chaque jour, par sa surextension planétaire et sa surconsommation des ressources naturelles, l’être humain soit la cause de la disparition irréversible de dizaines d’espèces vivantes.

Pour un bouddhiste sincère, la première étape pour sortir de ce torrent karmique infernal est de pratiquer “la vue juste” (sammâ-ditthi), première branche de l’Ariya Atth’ang’ika-Magga, le Noble Octuple Sentier. Cela commence par un examen de conscience approfondi de soi-même, de ses actes et de ses motivations. Dans le cadre de sa relation au monde animal, cela implique pour lui de constater son ignorance et son inconscience, et de partir à la découverte des réalités du monde des animaux.

Curieusement, s’il n’est plus vraiment nécessaire de nos jours de démontrer l’intelligence merveilleuse que déploient nombre d’animaux dans leurs vies de tous les jours (il existe quantité d’ouvrages sur le sujet), il est en revanche encore nombre de gens pour leur dénier des sentiments. Heureusement, des chercheurs ont consacré leur temps et leurs efforts à la démolition de ce type de préjugés que le Bouddha, en pionnier, dénonçait déjà, et ceux qui souhaitent poser un nouveau regard sur nos frères animaux peuvent consulter, parmi d’autres, les ouvrages suivants :

- Jeffrey Moussaieff Masson et Susan McCarthy, “When elephants weep : the emotional lives of animal” (1995) ; “Quand les éléphants pleurent : la vie émotionnelle des animaux”, Albin Michel 1997.

- Marie-Claude Bomsel, “Le Dépit du gorille amoureux, et autres effets de la passion dans le règne animal”, Lattès 1998

-  Anne Collet, “Danse avec les baleines”, Plon 1998
1998


Par Dr Gabriel "Jîvasattha" Bittar
Extrait de l’Aggi Sutta (“Sermon sur les Feux”)
A©guttara-Nikâya [IV, 41-46 PTS]

Source : http://www.buddhaline.net/spip.php?article239


mercredi 15 décembre 2010

La compassion comme voie vers le véganisme



Notre premier travail, et peut-être le plus important, est de garder à l’esprit ce qu’implique la consommation de viande.

Il faut avoir la volonté de regarder au-delà des publicités mensongères de l’industrie alimentaire. Celles-ci dissimulent derrière des façades esthétiques ou sentimentales (agneaux semblables à des peluches, poulets de bande dessinée) la réalité des fermes d’élevage intensif et des abattoirs dont l’existence n’a qu’un but : nous pourvoir en viande, abondamment et à bas prix.

Nous sommes nombreux à manger de la viande, mais peu d’entre nous supporterait de visiter les lieux où l’on produit cette nourriture ; d’être le témoin non seulement du supplice et de la terreur des animaux que l’on transporte, sélectionne et abas tous les jours par millier, mais aussi de l’effrayante insensibilité et de la brutalité de leurs bourreaux qui travaille en notre nom et se mettre à notre service.

[…] Lorsque nous ne voulons pas savoir d’où vient notre nourriture, quels moyens l’ont produite et quel en a été le prix, et que nous mangeons de la viande sans compassion, de façon routinière, sans penser à la souffrance qu’elle a engendrée, nous nous détournons des êtres et nous les abandonnons à l’anonymat d’un insondable océan de souffrance. Comment cela serait-il compatible avec les enseignements du Bouddha.

Il est peut-être difficile de nous passer de viande et de sous-produits animaux. Si tel est le cas, nous pouvons au moins en éprouver du regret et souhaiter que la situation change : ce sera déjà un pas considérable et d’une valeur inestimable ; un pas dans la bonne direction. Nous ferons déjà preuve de courage en reconnaissant le bien-fondé d’un principe ou d’un idéal - même si nous ne pouvons encore l’intégrer ans notre vie quotidienne - et ainsi, surtout, nous ouvrirons la pote au changement et au progrès.

Le reste suivra selon notre capacité. Il se peut que nous soyons, pour des raisons diverses (besoin physique, contexte social, intensité du désir), incapables de renoncer à la viande, mais alors il nous est toujours possible d’en manger moins ou d’une variété qui limite le nombre de vies sacrifiées.

C’est, avant tout, en sensibilisant notre esprit et non en l’engourdissant par des arguments spécieux que nous progresserons. En suivant cette voie, nous atteindrons le point ou nos besoins physiques et nos choix de vie ne seront plus source de terreur et de douleur pour les êtres vivants, quels qu’ils soient.

Padmakara, in Les larmes du bodhisattva - Enseignements bouddhistes sur la consommation de la chair animale (de Shabkar Tsogdrouk Rangdrol), pp. 62-64, 2005 © Padmakara

 source: http://vegetarism.canalblog.com/archives/2010/05/index.html